L'histoire :
Zatanna est en pleine tournée et son spectacle de magie fait fureur. Pour bien commencer le show, il faut mettre à l'aise le public. Rien de tel donc que de démarrer par un tour simple et que tout le monde connaît : le fameux coup du chapeau magique. Avec son langage habituel avec lequel elle utilise les mots à l'envers, Zatanna fait apparaître un lapin mais quelque chose d'anormal a lieu. Le lapin est mort et tout ensanglanté. Du chapeau sort alors une série de monstres horribles, pleins de tentacules et de bouches immondes. La magicienne est horrifiée mais elle tente de protéger la foule. Elle se retrouve vite submergée mais Wonderwoman intervient et l'aide à éliminer cette apparition de l'enfer. L'amazone lui rappelle qu'elle a besoin d'elle : en effet, la magie a changé ces derniers temps et elle sent que des événements graves vont avoir lieu. Cependant, Zatanna refuse de faire partie de la Ligue de Justice et encore moins d'une nouvelle communauté de magiciens. Wonderwoman, dépitée, s'en va seule. Mais Zatanna a bien entendu son inquiétude. Elle décide de réunir quelques amis pour avoir leur avis sur la question. Le premier qui se présente est son ex : John Constantine. Il rappelle qu'il n'est pas le bienvenu dans le manoir à cause de la mort de son père. Il comprend l'inquiétude de Zatanna mais il reste serein : le monde doit changer s'il le faut et tout le monde s'adaptera...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Décidément, les temps sont bien sombres chez DC. Après l'horrible émergence du Multivers noir dans Batman Metal et l'apparition spectaculaire des Titans Omega dans No Justice, c'est désormais la magie qui est totalement corrompue. Reprenant le pan moins traité de la magie dans l'univers DC, James Tynion IV imagine un nouveau récit ambitieux et une menace qui fera frémir de terreur même l'inébranlable Wonderwoman. On est d'emblée séduit par ce crossover alléchant qui mêle pêle-mêle la Ligue des Ténèbres, la créature du Marais, Man Bat, le détective Chimp et Wonderwoman ! Une sacrée brochette de vedettes ! Il faudra bien tout ce beau monde pour faire face au déchaînement de sorcellerie et de malveillance qui s'abat dans ce premier numéro. Tout comme le sombre Batman Metal, Justice League Dark rebirth est une succession de dangers effrayants, de pouvoirs obscurs et de violence sinistre. D'ailleurs, l'inquiétant homme à l'envers ressemble à s'y méprendre à l'immonde Batman qui Rit. Malheureusement, cette nouvelle série ténébreuse a les mêmes défauts que celle de Batman Metal : trop longue, l'intrigue déploie une surenchère de gros effets de plus en plus horribles et spectaculaires, quitte à frôler l'overdose. Tynion a pourtant une énergie contagieuse et sa réécriture de la mythologie est intéressante mais l'ensemble aurait pu gagner en simplicité. Malgré tout, c'est du grand spectacle et notamment au niveau visuel. Quelle maestria, quelle puissance : un prestidigitateur n'aurait pas pu faire mieux en en mettant plein la vue. Les performances graphiques sont de haut vol avec des planches immenses et spectaculaires, des innovations et inventions incroyables, un gigantisme monstrueux et des éclairs et pouvoirs qui fusent de partout. Les couleurs sont tout aussi belles que la gente féminine de ce volume puisqu'il faut dire qu'elles sont les pièces maîtresses de l'intrigue : Zatanna, Hécate, Circé et Wonderwoman montrent bien que c'est la femme qui a le pouvoir ! Un récit visuellement envoûtant à défaut d'être une histoire magique.