L'histoire :
C'est par une journée pluvieuse qu'un vieil homme avec le visage caché sous une imposante capuche, se rend au château. Accompagné d'un jeune enfant, tiré par le bras, il frappe alors vigoureusement à la porte lorsqu'un garde imposant se présente à lui. Après s'être occupé du gamin pendant six longues années, il a décidé qu'il était enfin temps pour ce maudit bâtard de retrouver son géniteur, le prince Chevalerie, futur roi. C'est finalement le frère de Chevalerie, le prince Vérité qui décide de confier le petit à un certain Burrich, serviteur du père de l'enfant. Mais le sujet est délicat et l'homme choisit de lui trouver une couchette au fond de l'étable avec ses chiens, en attendant qu'il rejoigne Castelcerf. Chevalerie n'avait pas de descendance connue et le sujet risque de créer des remous au sein de la lignée royale. Le gamin qui répond désormais au nom de Fitz semble progressivement développer des aptitudes particulières et le Roi souhaite l'utiliser comme un pion à son service. Pour cela, il va devoir tester sa fidélité et le faire former à l'art complexe de l'assassinat, pour qu'il devienne un atout majeur de la lignée des Loinvoyant et pour la gloire du royaume de Six-Duchés.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Publiée à partir de la fin des années 90, la saga de L'Assassin royal imaginée par Robin Hobb est rapidement devenue une référence mondiale incontestée de la fantasy. Adaptée une première fois en bd aux éditions Soleil, c'est à présent une version comics qui nous est proposée de découvrir. Ce premier volume adapté par Jody Houser nous permet de découvrir le personnage du jeune Fitz sous la forme d'un rude récit d'apprentissage. L'enfant découvre un monde violent, rythmé par les intrigues et les jeux de pouvoir au sein duquel il est programmé pour devenir un atout dans la manche du roi. Doté d'une sensibilité à la magie, son apprentissage passe nécessairement par la maîtrise et le développement de ses aptitudes afin que le jeune bâtard innocent devienne un adulte courageux et impitoyable. Les auteurs parviennent intelligemment à retranscrire la noirceur du récit, la brutalité et le machiavélisme de certains personnages. Avec des chapitres assez courts, le scénariste réussit à créer une tension et un rythme prenant autour de personnages bien travaillés. L'ensemble fonctionne très bien et le dessin sombre, précis et réaliste de Ryan Kelly donne un caractère mature à l'adaptation. On notera certains défauts au niveau du travail des visages, mais au final cela renforce l'aspect « sale tronche » qui fonctonne totalement avec l'ambiance brutale de l'histoire. Nous sommes rassurés, les auteurs n'ont pas assassiné cette glorieuse saga...
