L'histoire :
Ce recueil comporte trois récits dédiés au personnage de Deadshot:
- Une mini série de 1988 dans laquelle Floyd Lawton (Deadshot), au retour d'une mission visant un baron de la drogue, est informé du kidnapping de son fils. Les ravisseurs promettent de libérer l'enfant si Deadshot finit un travail entrepris vingt ans plus tôt. S'enchaîne alors une chasse à l'homme impitoyable au cours de laquelle Deadshot revisitera son passé et explorera sa nouvelle relation avec son ancienne thérapeute.
-- Un récit tiré de Legends of the Dark Knight (2007), dans lequel Deadshot et Batman s'affrontent autour d'un criminel devant témoigner contre un chef de gang. Deadshot a été engagé pour le liquider mais Batman ne compte pas le laisser accomplir sa mission aussi facilement.
- Un troisième et dernier récit issu de Secret Six (2009) dans lequel Deadshot, en civil, se confesse auprès d'un homme d'église et essaie de mieux comprendre les rouages de sa propre psychologie en revenant sur son passé.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Deadshot est un des adversaires les plus intéressants de Batman: pas complètement corrompu, parfois même carrément héroïque et assurément atteint de la cafetière, mais surtout humain avec tout ce que cela peut entraîner comme faiblesses auxquelles le lecteur peut s'attacher. Ici nous est donnée la chance de pouvoir mieux comprendre le personnage et ses origines, à travers ses propres réflexions sur son passé, tout ce qui justifie son comportement et notamment ses tendances autodestructrices. La mini série en quatre épisodes principalement mise à l'honneur ici est réalisée par les (alors futurs) auteurs et artistes de Suicide Squad : John Ostrander et Kim Yale pour l'histoire et Luke McDonnel pour le dessin. Dans cette histoire de kidnapping, on voit un Deadshot littéralement sans la moindre pitié avancer tel une machine de mort pour sauver son enfant. On ne parle pas de grands sentiments, ici, et on pense tout de suite aux héros ténébreux et laconiques des années 80 à la Clint Eastwood. C'est surtout l'occasion pour les auteurs de mettre en avant le passé traumatisant pour le personnage et cette mini série est sans doute la meilleure du recueil, aussi bien pour son contenu que son esthétique purement eighties, dont le trait et les couleurs ont quand même bien résisté à l'épreuve du temps. Plus anecdotiques et plus brèves sont les deux aventures suivantes. Si Lâches et Superstitieux est divertissant avec un Deadshot tenant ouvertement tête à Batman, la confession de Deadshot dans Contrôle a l'inconvénient de ressasser les événements déjà présentés. Outre son dessin réussi, son seul intérêt est de présenter une réflexion un peu plus moderne sur la psyché du mercenaire. Si la mini série Deadshot est bien le réel intérêt de cette mini-collection, aussi bien pour le dessin que l'histoire, on a quand même ici, et pour un prix honnête, une solide introduction au personnage.
