L'histoire :
Le moyen-âge. Le royaume de Camelot est en phase de tomber aux mains de la Fée Morgane et va bientôt être réduit en cendres par l’armée de la terrible enchanteresse. Alors que s’écroulent les derniers murs du château, le mage Merlin prend la décision de faire appel aux pouvoirs du démon Étrigan afin de protéger les innocents et rendre la justice à travers les siècles. Pour ce faire, il lie le démon à une entité humaine : Jason Blood... Bien des siècles plus tard, au début des années 1970, Jason Blood est un démonologue reconnu, en quête incessante de savoir sur l’occultisme. Lors d’une rencontre avec M. Warly, un éminent professeur, le chercheur tombe dans un piège tendu par la Fée Morgane dont il parvient à s’échapper de justesse grâce à l’intervention indirecte de Merlin. Ce dernier lui demande de se rendre dans une petite province de Moldavie par le biais d’un mystérieux émissaire. Arrivé sur les lieux, Jason Blood tombe nez à nez avec les sbires de la magicienne mais parvient à s’enfuir de justesse dans les soubassements du château Branek. C’est à ce moment-là qu’il déchiffre des incantations mystérieuses et que Jason Blood se métamorphose en un être d’une puissance redoutable : le démon Étrigan !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si le roi Kirby a fait les beaux jours des éditions Marvel en créant, en collaboration avec l’inénarrable Stan Lee, de nombreux personnages emblématiques comme Spider-Man, les Quatre Fantastiques, Hulk, Thor et bien d’autres encore, le grand public a tendance à oublier que son passage chez DC a été aussi très marquant, notamment sur des séries comme le Quatrième Monde, par exemple. Mais parmi toutes ses différentes créations, il y a un projet à part dans la carrière de Jack Kirby : Le Démon. Commandé par DC suite au succès des récits horrifiques de revues comme Creepy ou Eerie, la série est une première pour l’artiste/scénariste, qui doit composer avec un univers qu’il ne connaît pas vraiment. De ce fait, le début des aventures de Jason Blood/Etrigan le démon, est un peu difficile, mais au fur et à mesure des épisodes, le style nerveux de Jack Kirby va s’imposer notamment grâce au travail de l’encreur Mike Royer. De même, le scénario va s’étoffer peu à peu pour laisser la place à un univers singulier empreint de légendes arthuriennes et d’ambiances horrifiques au travers de nombreuses références aux séries B d’épouvante de chez Warner Bros. (Le Loup-Garou, Frankenstein, Le Fantôme de l’Opéra, ...). À partir de là, le lecteur se trouve vite happé dans des histoires basées sur l’action avec de nombreux rebondissements. Et même si Le Démon va bientôt souffler ses cinquante bougies, force est de constater que cette création de Kirby possède encore un charme délicieusement suranné. En définitive, malgré des premiers épisodes un poil poussifs qui se cherchent un peu, on a ici affaire à une série agréable avec des références cinématographiques en forme d’hommages à des films aimés par Jack Kirby. Considérée comme une œuvre mineure de la carrière du King, Le Démon n’en reste pas moins d’une qualité hautement appréciable ! À découvrir...
