L'histoire :
Père Creamer se sent bien seul depuis qu’Eve ne l’assiste plus dans ses tâches quotidiennes. Cependant, il retombe vite dans le quotidien et la réalité quand Amanda Waller le convoque. Comme souvent avec elle, c’est pour une sombre affaire pas nette. Une femme est attachée et hurle à la mort : elle semble terrorisée. Waller la questionne sur le Loa, cette « religion » qu’elle a elle-même créée pour piéger le Maître des Miroirs. Cependant, la fanatique refuse de croire ces paroles : le Loa existe et elle jette une poupée à l’effigie de la responsable de la Suicide Squad en guise de preuve. Amanda ne se démonte pas mais quand la prisonnière brûle devant ses yeux comme par magie, elle comprend qu’il y a quelque chose de louche là dedans. Le Père a décidément beaucoup de travail puisqu’une autre personne vient ensuite lui rendre visite : il s’agit de Mary, la sœur aînée d’Amanda. Elle raconte l’histoire de sa famille et explique pourquoi elle est inquiète pour sa sœur. Amanda, par la force des choses et son passé tourmenté, doit sans arrêt se battre. Mary craint toutefois que sa colère et sa haine ne la consument totalement et finissent par la détruire. Le Père promet de lui rendre visite pour lui en parler. Mais échanger avec Amanda Waller sur sa personnalité et son passé est tout sauf simple...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il a fallu attendre quatre ans pour regoûter aux Archives de la Suicide Squad et les aventures de l’équipe d’Amanda Waller à la sauce John Ostrander. L’épaisse réédition qui contient quand même pas moins de 18 numéros de #31 à #49 se situe cette fois à la fin des 80 et au début des années 90. Comme les tomes précédents, on reste soufflé par l’inventivité frénétique et l’audace scénaristique de la série. C’est bien simple : à chaque fin de numéro, il faut s’attendre à un rebondissement phénoménal. Chaque début de nouvelle intrigue est un bonheur total tant l’idée directrice est bluffante. Ainsi, on passe d’un conflit programmé entre Israël et le monde arabe à une lutte fratricide en Russie sans oublier la dangereuse montée en puissance de Kobra, l’emprisonnement spectaculaire d’Amanda Waller ou encore une improbable virée sanglante à Apokolips. On démarre sans arrêt en trombe avec des trouvailles on ne peut plus originales même si le traitement de l’action et de l’aventure reste classique. Cependant, Ostrander parvient à décrire en profondeur certains protagonistes et ce, malgré un nombre impressionnant de personnages. Il donne une épaisseur humaine inédite à notamment Captain Boomerang, au Tigre de Bronze ou encore à l’inévitable Amanda Waller. Un régal donc, si tant est qu’on aime les comics un peu rétro avec ce parfum de classicisme et de rigueur narrative. C’est d’ailleurs le cas également avec le graphisme qui devient de plus en plus spectaculaire avec des vraies gueules de cinéma et des très gros plans qui en oublient souvent malheureusement les décors. La Suicide Squad n’a pas dit son dernier mot et pas que au cinéma !
