L'histoire :
Joan sort à n’en plus finir. Elle a fait le choix de rester chez ses parents pendant ses années d’étude pour ne pas payer un loyer et pouvoir sortir en concert ou faire la fête. La belle vie. Mais il n’y a pas que des avantages à ne pas être chez soi. La preuve ce soir là où sa mère lui rappelle qu’elle a un rendez-vous avec un nouvel étudiant appelé Don. Il vient d’arriver à la fac et il ne connaît rien à la région. Comme il est beau (et surtout de bonne famille), ses parents espèrent qu’ils pourront se mettre en couple. Mais ça change les plans de Joan qui n’a qu’une idée en tête : sortir ! Elle essaie de refuser mais il est trop tard. Le jeune homme va arriver chez eux. Il sonne à la porte et fait face à Joan, avec un bouquet de fleurs à la main. Elle joue la fille insensible et profite de sa voiture pour aller à sa soirée. Mais elle reconnaît que ce Don a plutôt du charme. Et puis, une bonne situation, une belle voiture ! Ne serait-il pas temps de se poser et de vivre en couple comme tout le monde ? Ils attendent l’ami de Joan, Brian. Une fois qu’il est là, Joan se lance sur la piste et danse toute la soirée, oubliant ceux qui sont autour d’elle et le beau Don. La soirée se termine et Joan décide de rentrer avec Don. Le moment idéal pour qu’une nouvelle histoire commence ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les aventures « amoureuses » de Joan continuent dans la suite de Love Everlasting . Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’amour version Tom King est tout sauf une partie de plaisir. Le tome deux tranche avec le premier puisque, cette fois, on suit jusqu’au bout la vie de Joan qui ne se balade plus dans le temps, vivant éternellement une situation amoureuse différente et pourtant ressemblante. Ici, on assiste à l’évolution du personnage à la toute fin de sa vie. Le ton n’en est pas moins cruel et corrosif. La caricature des romances est une critique forte des sentiments et du modèle social amoureux qu’on nous impose inconsciemment. La psychologie trouble du personnage, qui est presque plus perdue quand elle parvient à se fixer, est dérangeante au possible et l’on sait que cette fiction n’a jamais été aussi factice. King se joue de nous, toujours avec beaucoup de talent et de style, et à la fin du volume, on n’en saura toujours pas plus sur le véritable sens de tout cela. Pourquoi l’amour échappe à Joan ? Pourquoi revit-elle des situations impossibles ? Qui est ce mystérieux cow-boy qui la poursuit ? La suite au prochain épisode comme on dit… Elsa Charretier propose un dessin parfait pour l’occasion, à mi chemin entre la douceur d’un animé et la froideur de visages vides d’émotions. Parfois, les cases deviennent innombrables et aident à déconstruire le récit. C’est une aventure en soi que de lire un récit qui s’applique à se détruire lui-même et nous sommes condamnés à attendre encore de savoir comment tout cela finira…
