L'histoire :
Tout a commencé en 1938, lorsque Albert Einstein a décidé d'écrire au Président Franklin Delano Roosevelt. Son propos était aussi clair que vrai : dans les mois qui allaient suivre, le Troisième Reich disposerait de l'arme nucléaire. Pour le Président américain, il est plus que temps de contrer l'ennemi nazi et il décide de réunir les plus grands esprits scientifiques. Tout ce que l'Occident dispose de matière grise en matière de physique doit avoir les moyens de concevoir la Bombe A. Comme chacun le sait depuis, l'objectif fut atteint, Hiroshima et Nagasaki devinrent les premières villes frappées par les bombes à uranium et au plutonium. Mais cet aspect-là n'était que l'aboutissement d'un seul volet des missions confiées au Projet Manhattan. Malheureusement, le Projet Manhattan avait une autre envergure et le développement des armes nucléaires servit de paravent à d'autres programmes bien plus horribles et à la folie proportionnelle à la personnalité des savants qui le composaient...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jonhatan Hickman est un scénariste clivant. Si son savoir-faire est indéniable, il a déjà le mérite de ne jamais servir de soupe tiède. Bref, pour résumer, ses histoires provoquent souvent autant de passion que de rejet. On va clairement assumer être dans la seconde partie du lectorat pour cet opus qui signe 400 pages de délire total pour clôturer en queue de poisson une série dont le postulat de départ est séduisant, mais qui vire à la SF de bas-étage dans ce second et dernier volet. Manatthan Projects est une farce mais les meilleures blagues sont les plus courtes. Alors, pas de souci pour ce qui est du délire faisant des Einstein et toute une tripotée de savants des fous furieux. Pas de souci non plus pour réinterpréter l'histoire en singeant les complotistes. De Roswell, aux missiles de Cuba en passant par l'assassinat de JFK, on est prêt à marcher dans la combine qui mélange ultra-violence et humour gras. Mais par contre switcher la série vers un trip de SF qui se résume à une galerie d'ET qui se mettent sur la tronche, comme une pyramide de prédateurs pour finalement se fader 400 pages : on a trouvé ça too much ! Les graphismes et les couleurs ont beau bien coller à l'ambiance délire unlimited, ce n'est pas ce point qui nous a évité de frôler l'indigestion. Voilà, vous l'avez compris, on ne conseillera ce bouquin qu'à ceux qui sont acquis à l'écriture de Hickman. Pour les autres, on vous conseillera à la rigueur de vous pencher sur d'autres de ses travaux. Et pour ceux qui ont acheté le début de la série parce qu'alléchés par le pitch, on compatit... Voici donc un délire dont la conclusion contient un vide aussi intersidéral que les aliens et humains qu'elle met en scène. Un bide astral...