L'histoire :
D’où vient Mister Miracle ? Tout a commencé il y a fort longtemps, à une époque où les Dieux furent jetés dans les flammes tant ils étaient rongés par le péché et la discorde. De leurs cendres, deux planètes puissantes sont nées : l’une, belle et majestueuse, dirigée par le bienveillant Haut Père et l’autre, effroyable et infernale, est menée par l’inquiétant Darkseid. Ce dernier recherche activement l’arme ultime contre Neo Genesis et les Neo-Dieux : l’équation d’Anti-vie. Une arme terrifiante faite de peurs et de terreur qui annihilerait l’espoir de toutes les planètes. Darkseid lance l’invasion contre Neo-Genesis et la guerre éclate. Le conflit dure pendant des années et est un véritable carnage : des milliards de morts et des tonnes de souffrance. Un jour, les deux monarques opposés veulent de mettre fin au conflit. Pour sceller définitivement la paix, ils décident d’échanger leurs fils. Orion est élevé dans la sagesse et l’amour par le Haut Père tandis que Scott Free sombre dans les Enfers, enfermé et torturé par Mamie Bonheur. Scott Free n’a qu’un rêve : s’échapper d’Apokolips. Après mille tourments, il parvint enfin à sortir de son trou. Pour éviter les deux planètes qui l’ont fait souffrir, il s’installe sur la Terre. Il se lie d’amitié avec un artiste, magicien de l’évasion : Mister Miracle !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Urban Nomad est la collection qui cartonne depuis quelques temps avec la réédition en petit format, mais surtout à petit prix, de grands titres de la firme DC. Et un titre ne pouvait échapper à la collection : Mister Miracle qui a été la révélation du scénariste Tom King (Eisney Awards de la meilleure mini série et grand prix de l’ACBD). Il faut dire que l’entreprise est colossale. L’auteur reprend les bases du Quatrième Monde de Jack Kirby en le modernisant et en adoptant un ton décalé façon Alan Moore. Le concept a de quoi étonner avec les fameux personnages de Kirby portés au rang mythologique qui vont basculer dans le quotidien banal de la vie terrestre. Le quatrième monde est devenu comme une metafiction trouble et opaque, à l’image de certaines images qui se brouillent, comme si l’on ne savait plus dans quel monde l’on était ou dans quel plan de la réalité entre l’univers de Kirby, l’imagination moderne de King ou notre propre monde. Ce mélange détonnant de réalité crue, renforcée par une mise en page répétitive et quasi figée, et de jeux sur les réalités mythiques et oniriques donne une lecture vraiment déstabilisante. Sans arrêt, l’on se demande ce que cache la vie de famille bien rangée de Scott Free, loin ou tout proche de l’inquiétante ombre de Darkseid. Le reste n’est que trouvailles audacieuses, textes intelligents et profonds ou moments d’anthologie comme ce dialogue de couple sur l’ajustement de la maison entre Mister Miracle et Big Barda alors qu’ils sont en plein combat contre Neo-Genesis ! Le dessin de Mitch Gerads, en apparence simple et redondant, renforce ce sentiment d’un récit révolutionnaire et distille un malaise toujours plus grand. C’est un vrai miracle et grâce à Tom King, Mister Miracle est.
