L'histoire :
Sur l’ile tropicale imaginaire de Bongo, vit un roi fainéant et une multitude d’animaux sauvages et exotiques. C’est alors que débarquent d’Allemagne Pim (la tante), Pam et Poum (deux frères). Ces derniers multiplient les farces et autres mauvais coups contre le Capitaine, homme débonnaire à grosse moustache et son ami l’Astronome. Mais ces deux garnements s’en prennent également à Miss Ross et ses deux protégés Léna et Adolphe, enfants modèles qui chercheront également à se venger à leur tour. S’en suit, sous la forme de strips, une succession de gags reposant sur la même mécanique : élaboration de la bêtise, exécution et soit réussite ou retour de bâton envers les auteurs des dites bêtises. Pour cela, Pam et Poum mettent à contribution tous les animaux exotiques de l’ile mais aussi les autochtones parfois à leur insu. Sacrés Chenapans !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Apparu pour la 1ère fois en 1897 dans le New York Journal sous la plume de Rudolph Dirks, Pim Pam Poum connu alors sous le nom de The Katzenjammers Kids (traduction des « enfants gueule de bois » …) fait un carton dès sa publication grâce à sa forme nouvelle sous forme de strips (plusieurs cases successives) et son humour basé sur des farces de vilains garnements. Les histoires regroupées dans cette compilation, éditée par Urban, sont l’œuvre de Harold Knerr, auteur ayant succédé à Dirks dans les années 30 suite à un litige de publication. Outre l’intérêt historique de ce livre nous permettant de découvrir l’œuvre qui a enfanté la bande dessinée que nous connaissons aujourd’hui, force est de constater que la lecture se révèle vite ennuyeuse tant les gags qui étaient édités sous forme de feuilleton à l’origine dans des journaux ou magazines jeunesses en France, deviennent indigestes sous la forme de compilation. Les blagues tombent à plat, on sourit parfois mais on est aussi souvent consterné par l’humour vache et méchant de ces deux garnements antipathiques qui ne font que persécuter les adultes en mettant à contribution des animaux ou des autochtones, devenant victimes de leurs méfaits. Plus d’un siècle après sa création, Pim Pam Poum parait ringard, daté et moralement douteux. On se console malgré tout avec le dessin de Knerr qui reste dynamique et travaillé et avec le travail d’édition d’Urban, nous offrant un avant-propos détaillé sur l’histoire de cette bande dessinée. Surprenant en revanche que l’éditeur ne fasse pas de contextualisation historique pour prévenir les passages racistes ou exposant la maltraitance animale ou encore la punition corporelle quasi systématique des enfants. Difficile d’imaginer des enfants qui verraient dans ce recueil une bande dessinée divertissante. Alors à qui s’adresse ce livre ? Aux nostalgiques et collectionneurs sans doute mais, mis à part pour faire œuvre d’archive, Pim Pam Poum aurait pu rester dans les musées…