L'histoire :
Le temps a passé : plus de dix ans, en fait. Mais même si Captain Cold est devenu un retraité sans intérêt, la police vient toujours lui rendre une petite visite, histoire de vérifier que Snart ne sera plus jamais un danger. Et l’agent de probation utilise toujours un humour bien lourd pour voir s’il prend bien ses médicaments. Il a tout de même trouvé ses anciennes lunettes bleues ringardes, mais Snart le rassure : tout cela est bien fini. Il n’a même pas de contact avec ses anciens partenaires. Il se rend ensuite au travail en bus et admire le projet urbain de Central City. C’est son jour de chance, en plus, puisque son patron lui propose un poste intéressant avec plus de responsabilités, plus d’heures et plus d’argent. Quand il quitte le bureau, Snart est ravi de la confiance qu’on lui donne. Mais la conversation qu’il entend entre son patron et son associé le fait vite changer d’avis. Ils se moquent de Snart et ils ont du mal à l’imaginer en dangereux criminel. Aujourd’hui, il n’est plus bon à rien et serait prêt à tout pour éponger ses dettes. Quelle déchéance ! Snart, furieux, rentre chez lui. Quand il regarde autour de lui, c’est la zone et la misère. Finalement, ce n’est pas vraiment son jour de chance. Comment a-t-il pu passer de son ancienne vie à cette existence sordide et sans lendemain ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Et si le concept de « et si » cher à Marvel (What if) se propageait chez DC ? Rogues reprend ce système bien connu pour en faire une histoire qui va en surprendre plus d’un. Et si les Lascars étaient désormais vieux ? Et s’ils se reformaient pour un dernier braquage ? Et si ce fameux braquage prenait pour cible un autre super vilain ? Et si ce super vilain n’était autre que Gorilla Grodd ? Et si ce fameux Gorilla était détenteur d’une fortune colossale ? Toutes ces questions amènent donc une incroyable réécriture des personnages DC que l’on connaît. À la manière d’un Mark Millar dans ses grandes heures, Joshua Williamson se régale à vieillir certains personnages, à l’image d’un Captain Cold usé par le temps et aigri par la vie. Le récit se mue en géniale aventure policière avec des Lascars qui vont vite prendre le nom de Losers et un braquage des plus savoureux. Ce nouveau « Casa del papy » a tout d’un petit bijou. Williamson maîtrise à la perfection son récit, distillant de sacrées surprises et maintenant un suspense intense. Bien plus sobre et plus fin que dans tous ses projets complexes actuels comme Batman Joker War ou Dark Crisis on Infinite Earths, ce one shot fait l’effet d’un coup de poing, plus percutant et plus choc que jamais. Il faut dire que Williamson a la bonne idée de recruter le dessinateur Italien Massimiliano Leomacs. On se souvient tous de son travail cradingue et violent sur Basketful of Heads et on se demandait bien comment l’artiste allait se débrouiller sur un récit de « super héros ». Le résultat est une véritable claque après le coup de poing infligé par le scénario ! Chaque fin de partie est une trouvaille visuelle avec des révélations marquantes. Les personnages sont d’une beauté saisissante tout en étant extrêmement réalistes. Inutile de chercher de l’or bien loin : vous l’avez trouvé avec ce titre marquant.