L'histoire :
On peut pas dire qu’il a pas de couilles. Ou alors, il est complètement fêlé. Quand ce mec se pointe dans le bar miteux de la Prairie Rose et qu’il commence à insulter les gros bras de Shunka, faut vraiment avoir un sacré courage. Ou un pet au casque. Toujours est-il qu’il a signé son arrêt de mort. Il sort son nunchaku et se bat comme un lion. Ce Dashiell Bad Horse a vraiment du style et il n’a peur de rien, un vrai pit bull. Il a beau se battre comme un chiffonnier, il finit par être neutralisé. Il y en a beaucoup qui auraient bien voulu lui faire la peau pour lui rabattre son caquet mais le Big boss en a décidé autrement. On ne sait pas pourquoi mais il veut voir absolument cette sombre merde. Et quand Red Crow a décidé quelque chose, on obéit ! Il faut dire que c’est devenu quelqu’un maintenant. Président du comité de gestion de Prairie Rose, PDG du Crazy Horse, shérif de la police tribale et financier du programme de sécurité routière. Le bonhomme a fait son trou et il est prêt à tout pour garder ses privilèges. Le mec qui a perdu son scalp et dont le sang baigne à ses pieds en est la preuve presque vivante ! Bad Horse pourrait subir le même sort pour avoir osé refroidir certains de ses hommes. Mais le parrain a d’autres projets pour lui. Un homme aussi dur et capable de dézinguer n’importe qui, ça court pas les plaines de nos jours.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vous êtes-vous déjà pris un uppercut dans le visage ? Est-ce que cela vous a fait mal ? Ne vous plaignez pas trop si c’est le cas car le choc que vous allez prendre en lisant Scalped sera bien plus fort ! Si vous n’avez jamais lu cette série polar parue en 2007, il est temps de vous rattraper avec cette volumineuse intégrale qui comporte les trois premiers tomes (deux autres intégrales sont ensuite prévues). Dès le début, on comprend que l’on est piégé dans une histoire qui ne nous lâchera plus. Ça sent le souffre, le poisseux et le sang à chaque page. Jason Aaron a livré un véritable chef d’œuvre avec un récit terrible de mafia dans un cadre original puisqu’il se passe dans une réserve indienne anciennement sioux. Pour le reste, c’est tout simplement du grand art. L’art de vous faire tenir en haleine à chaque tome avec des rebondissements incroyables, des affaires de plus en plus sinistres et un danger permanent. L’art aussi de vous surprendre avec des idées choc et… coup de poing. L’art aussi de camper des personnages uniques, profonds, crades mais toujours attachants à l’image du parrain Red Crow et bien sûr l’écorché Dash Bad Horse. L’art de faire dans la finesse dans un mode de brutes absolues où les pires violences et les pires coups bas sont légion. L’art, c’est aussi dans le dessin de R. M. Guéra qu’on le trouve. L’artiste serbe délivre une partition haut de gamme, à la fois très visible et marquant et en même temps très « sale » et ténébreux. Un chef d’œuvre qui vous fera perdre la tête… ou à minima votre scalp !