L'histoire :
Lwanga Moses a grandi en Ouganda jusqu'à l'âge de 7 ans. En 1978, alors que la guerre ravageait le pays, lui et sa famille émigrèrent aux USA. A force de sacrifices, ses parents purent lui offrir des études dans la prestigieuse faculté de médecine d'Harvard. En grandissant, Moses est devenu un brillant docteur dont la renommée a permis la création d'une aide humanitaire pour son pays natal. Les fonds récoltés lui permettent à lui et à Sera, sa compagne, elle aussi médecin, de se rendre en Ouganda pour y distribuer le maximum de soins qu'ils peuvent. A leur arrivée dans le nord du pays, ils tombent sur un refuge de plus de 60 000 personnes. Après plusieurs jours où Moses ne cesse de faire des cauchemars dans lesquels il se voit très violent, des enfants crient à l'aide. Le médecin voit que l'un d'eux est blessé et que cela est du à des soldats qui sont à quelques lieux de là. Pris de colère, il court dans cette direction. Après quelques minutes, il tombe sur deux enfants armés. Ceux-ci tirent sur le garde du corps qui avait suivi Moses et pointent leurs armes sur le docteur. Ce dernier entend alors une voix, il saisit une des armes et abat les enfants de sang froid. Se rendant compte de son geste et devenant fou du fait de cette voix qui lui parle sans cesse, Moses se scarifie alors le visage puis s'évanouit. A son réveil, sa tête est entièrement bandée. Il a été emmené dans une école catholique pour filles...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis le début de l'année 2012, les licences DC Comics et Vertigo ne figurent plus dans le giron de Panini Comics, mais dans celui d'Urban Comics. Ce nouvel éditeur commence fort avec une liste de titres fort prometteurs pour une première salve. Entre les rééditions d'albums cultes ou la poursuite de séries en cours, les lecteurs découvriront de nouvelles franchises dont ce Soldat inconnu. Auréolé d'une belle réputation, ce premier opus ne déçoit pas. On y découvre un médecin originaire d'Ouganda qui choisit de retourner sur sa terre natale pour y délivrer des soins. Bien évidemment, rien ne se passe comme prévu et à cause d'une violence trop présente, il perd pied et se scarifie le visage. Dès lors, il n'hésite pas à prendre les armes et à excerecer lui aussi la violence. Avec une mise en place assez lente, Joshua Dysart, scénariste de Swamp Thing, installe une ambiance pesante, presque suffocante. Ce périple en Afrique noire met à mal le personnage principal et aussi le lecteur, qui devient spectateur d'un conflit qui lui échappe. L'éditeur a d'ailleurs fort bien fait les choses puisque l'album bénéficie d'un glossaire et d'un retour sur l'ouvrage par le scénariste lui-même. Le potentiel de ce thriller se dévoile à peine et l'on imagine une vrai montée en puissance par la suite. Alberto Ponticelli illustre les cinq épisodes avec un style fin et un peu rude. Parfaitement en phase avec le caractère sec de l'histoire, le visuel permet une plus grande immersion. Un début que l'on pourrait comparer à celui de DMZ. Prometteur donc.