L'histoire :
Il y a trente ans de cela un gigantesque séisme a redéfini l'ensemble de la société humaine. À New Angeles, une gigantesque cité entourée de murs, la population s'est prise d'amour pour des combats de gladiateurs modernisés. Les participants, les Suiciders, s'affrontent au sein d'une arène bardée de pièges en tout genre. Régnant en maître de cet amphithéâtre de la violence, le Saint est un combattant redoutable et invaincu. Attisant fortement la curiosité des spectateurs du fait que son visage est dissimulé sous son casque, la journaliste Sheilla Sutter parvient à obtenir un entretien inédit alors que le Saint est en train d'être équipé par ses assistants. Celle-ci est étonnée de voir un aussi joli minois. Quelques questions plus tard, le Saint est dans l'arène et son adversaire ne fait pas, une fois encore, le poids. Pendant ce temps, à l'extérieur des murs de New Angeles, des individus essaient de rentrer malgré les forces de sécurité...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Parmi les artistes rares et ultra-talentueux, Lee Bermejo se pose là depuis déjà plusieurs années. Depuis Batman Noel et son Before Watchmen : Rorschach, nous attendions avec impatience de revoir l'américain tant il nous avait subjugué. Suiciders est un titre qu'il écrit et dessine lui-même. Décrit comme une sorte de croisement entre Mad Max et Gladiator, ce nouvel univers est aussi sombre que violent. Nous y suivons un Suicider, un gladiateur équipé d'une armure, dont le passé est lourd d'actes et de décisions douloureuses. L'histoire de Lee Bermejo se développe doucement avant de monter progressivement en puissance sur ses derniers épisodes. L'auteur use d'une narration efficace dotée de flashbacks très bien amenés. Les thématiques sont nombreuses avec l'immigration, l'exploitation ou même la violence. Si Lee Bermejo explore de nombreux sujets, il manque un peu de développement sur certains pour se révéler définitif. Les dessins de l'artiste n'ont pas ce problème. Chaque page est une grosse claque. C'est beau, détaillé et chiadé. La colorisation de Matt Hollingsworth est en plus parfaitement adaptée aux diverses ambiances du récit. Un bon titre et un univers prometteur.