L'histoire :
C’est encore la traditionnelle photo de classe de début d’année. Toujours le même refrain pour une chanson que tout le monde connaît par cœur et qui fatigue tout le monde. Les lycéens n’ont pas le choix de se plier à la règle. Kara Danvers déteste ça d’autant qu’une de ses meilleures amies, Jennifer, a remarqué qu’elle avait un bouton sur le visage ! Heureusement, son autre meilleure amie, Dolly, la fait toujours autant rire. Elle sait qu’elle a de la chance d’avoir des amies aussi proches et aussi incroyables et aussi simples. Pas du tout comme l’histoire de sa vie. Jusqu’à preuve du contraire, son père ne s’intéresse ni à lui ni à l’histoire de sa famille. Ils vivent donc dans une maison de génération en génération sans se poser de question. C’est à peine si son père sait le jour de son anniversaire. Pourtant, elle aimerait connaître ce qu’elle a vécu étant enfant et d’où elle vient. C’est même devenu un rêve qui la hante souvent. Quand elle rentre chez elle, elle aide son père à déplacer un véhicule. Elle n’a besoin de personne pour cela et soulève l’engin négligemment tout en envoyant un sms à Dolly. Elle a des secrets c’est certain. Mais un jour elle saura aussi découvrir le sien...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Being Super, comics en quatre numéros parus en 2017, a toute sa place dans la collection Urban Link. Voyez plutôt : une jeune adolescente qui découvre ses pouvoirs et un but dans la vie, le tout orchestré par deux femmes autrices. L’écrivaine canadienne Mariko Tamaki propose une histoire pleine de sensibilité qui touchera au cœur tous les ados grâce à des thèmes on ne peut plus parlants : le lycée, les amies, l’amour, les parents, les téléphones... Super Girl transformée en lycéenne attachante et qui se cherche, c’est plutôt original et Tamaki évite le piège du récit « girly » grâce à des textes pleins de subtilités et d’émotions retenues. L’amitié entre Kara et Dolly est d’ailleurs superbe, d’autant que cette amie en question ressemble fortement à Tamaki. Le dessin de Joëlle Jones représente à merveille toutes ces jeunes dans un style maîtrisé, notamment quand il s’agit de faire des portraits serrés. L’encrage un peu grossier ne rend toutefois pas au hommage à son travail. Beaucoup de réalisme donc et une touche humaine plutôt inédite dans les récits de Supers : le procédé est malin car, comme Kiara qui ignore ses pouvoirs, on se demande bien s’il s’agit d’une histoire de super-héros. Malheureusement, c’est quand la fin bascule dans le style classique de pouvoirs et d’ennemis dangereux qu’on retombe dans du déjà-vu et du franchement moins bon. Dommage car l’angle de départ était vraiment intéressant. Tout le paradoxe est là : Kara perd de sa superbe quand elle redevient Super Girl...