L'histoire :
Dunstan, un jeune chiot vit dans la cité aérienne de Keneil, l’une des dix-sept cités flottant au-dessus des plaines. Son père commence à l’initier aux tractations commerciales avec les Moindres, les buffles des tribus des plaines. Les Moindres sont les serviteurs des habitants des cités aériennes et sont traités comme des inférieurs ce qui choque le jeune Dunstan qui ne comprend pas pourquoi son père traite si mal ces créatures. Si les élites des cités peuvent asservir les plaines, c’est grâce à la magie dont elles détiennent les secrets. Cependant, au fil des siècles, la magie devient moins puissante et s’épuise, mettant en péril l’équilibre des forces. Pour tenter de résoudre ce problème, les plus grands magiciens des cités se réunissent au sein d’un grand colloque. Alors que les discussions s’enlisent, Gharta, une magicienne phacochère bouscule l’assemblée en proposant d’invoquer le Grand Champion, un personnage mythique, à l’origine de la présence de la magie dans les cités. La proposition de Gharta soulève des passions contraires. Va-t-elle emporter l’assentiment de l’assemblée ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au premier abord, The Autumnlands pourrait passer pour un récit d’heroic fantasy parmi tant d’autres. Ce scénario de Kurt Busiek met en scène des animaux anthropomorphes dans un monde soumis à la magie. Pourtant, The Autumnlands n’est pas uniquement cela, bien au contraire. L’ouvrage de Kurt Busiek est également un récit social qui évoque la domination d’une caste sur une autre et les rancœurs qu’elle génère, les tensions qui traversent les élites qui luttent pour consolider leur influence. En cela, l’ouvrage recèle aussi un caractère politique dénonçant une domination inutilement vexante qui finit par trouver ses limites et décrivant avec finesse les jeux de pouvoirs qui se font jour à la suite d’une crise sans précédent. The Autumnlands est aussi un récit initiatique basé sur l’histoire d’un jeune chien, Dunstan, qui voit son monde changer et s’écrouler autour de lui mettant à mal ses croyances et celles de l’ensemble des citadins. L’ouvrage reprend également le mythe du personnage providentiel et joue avec le concept de manière plutôt habile avec un brin d’humour. Le scénario de Kurt Busiek est subtil et sensible offrant au lecteur une large palette de caractères et de situations qui restent ouvertes et peuvent évoluer dans des directions inattendues. Le récit est servi par les dessins de Benjamin Dewey qui donne à voir des planches dynamiques, des personnages expressifs et attachants mais aussi des décors soignés superbement rehaussés par la colorisation de Jordie Bellaire. Ce premier tome de The Autumnlands accroche tout de suite l’intérêt du lecteur et mérite franchement le détour. Un titre à ne manquer sous aucun prétexte.