L'histoire :
L'histoire commence le 6 janvier 1815, durant la bataille de la Nouvelle-Orléans. L'anecdote est célèbre : alors qu'il était débordé par les forces britanniques, le général Andrew Jackson demanda l'aide au flibustier Jacques Laffitte et lui promit l'amnistie si lui est ses troupes de pirates s'engageaient à lui porter secours. Laffitte fut loyal et révéla à Jackson tout un réseau secret que lui et les siens utilisaient pour passer toute marchandise utile : armes, munitions, vivres, biens de valeurs, informations... Chemins dérobés, voies clandestines, canaux secrets, il apprit à Jackson comment se mouvoir dans les ombres. L'art du convoi fantôme... Mais ce n'est pas ce qui compte pour Trace qui fait son job avec son pote Ward. Ces deux gars bossent pour une firme. Ils sont escorteurs de poids-lourds et en assurent la sécurité. Des fois quelques centaines de bornes, des fois plus. Et la règle d'or, c'est de ne jamais s'intéresser à la cargaison. Exécuter les ordres, accomplir la mission et encaisser la monnaie : c'est pas loin de ce que Trace a appris dans les Marines. Ce jour-là, les choses ont mal viré. Pas de bol pour Trace, c'est la première fois qu'on braque un camion de la Ghost Fleet. Encore moins de bol, le convoi a été infiltré et la première caisse s'est mise à accélérer, pour se mettre en travers de la route 200 mètres après, avant qu'un mec n'en sorte et dégomme tout à coup de lance-roquette ! C'est dans ce bordel qu'une balle est venue exploser l'orbite droit de Trace. Non, vraiment pas de bol.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Donny Cates est un des scénaristes qui cartonnent ces derniers temps. Difficile de passer à côté de lui et son «profil» est de ceux qu'on aime : un auteur qui s'est fait remarquer par des histoires originales (le sanglant Baby Teeth, le poisseux Red Neck ou encore l'halluciné God Country) et qui se fait truster par Marvel (Thanos, Docteur Strange). Ce one-shot aussi bourrin que spectaculaire date de l'époque où l'auteur n'avait pas encore affaire aux encapés à leurs millions de lecteurs. En grand fan des films de Jonh Carpenter, Donny Cates avait imaginé une sorte de remake du Salaire de la peur, qui s'avère comme boosté aux stéroïdes. Dès la première page, qui nous replonge dans une des histoires célèbres de la construction des États-Unis, on sait qu'on va avoir droit à du grand spectacle. Et c'est confirmé par l’ahurissante scène de course poursuite qui lui succède immédiatement. De bruit et de fureur, de métal et d'asphalte ! C'est l'histoire mille fois racontée d'un type qu'il n'aurait pas fallu rater, coz he's back et qu'il va tout déblayer ! Mais c'est tellement bien raconté avec un découpage hyper nerveux, des personnages secondaires costauds, qu'on se régale de A à Z. L'écriture en elle-même et les dialogues sont sans cesse percutants. Le seul élément qu'on a trouvé moyennement réussi, c'est le petit côté fantastique-surnaturel-horrifique, qui, finalement, n'amène pas grand chose. Pas grave, on en prend plein la tronche avec les dessins taillés à la serpe de Daniel Warren Jonhson. Ses persos sont charismatiques, avec des gueules de tarés, du boss à son sous-fifre et les scènes de flinguage n'ont rien à envier à un bon vieux Tarantino. Voilà, il est beau comme un camion, ce Ghost Fleet !