L'histoire :
Tout a commencé en ce soir de décembre 1952. Un banal essai atomique dans le petit atoll d’Eniwetok. Sauf qu’un marin était passé par dessus bord quelques heures avant l’essai. C’est le drame, ridicule et terrible. Pourtant, quand l’équipe de secours se précipite après que les niveaux de radiation aient diminué, elle retrouve le marin… vivant ! Et il a sacrément changé. Enfin, la réalité dépasse la fiction ! Tout ce que les auteurs de Comic books avaient rêvé ou imaginé a désormais lieu : on a un vrai super héros en chair et en os ! Alpha One crève l’écran et, chaque jour, il aide et protège son peuple dans des interventions spectaculaires. Et il fait tout cela gratuitement ! Son image et les produits dérivés à son effigie suffisent à faire sa fortune. Il finance même la force spéciale de police baptisée Oméga qui s’occupe personnellement des affaires du super. C’est le capitaine Michael Shaw qui est à la tête de l’Organisation. Cette section intervient pour aider les civils une fois qu’Alpha One a fait le gros du boulot. Il peut arriver également qu’elle aide le super-héros si besoin. Un modèle parfaitement huilé. Gabriel seconde le capitaine Shaw et il a beaucoup de travail. Beaucoup trop, à tel point qu’il délaisse un peu sa femme, faute de temps. Mais une terrible nouvelle va changer sa destinée : Shaw a été retrouvé mort, assassiné !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alpha One : vous n’êtes pas prêt d’oublier ce nom de sitôt. Ce nouveau super-héros inédit renouvelle quelque peu le genre. Mi grandiose, mi inquiétant, son histoire surfe habilement entre l’Indé et l’hommage aux récits de supers. Peter Tomasi et Keith Champagne offrent un scénario haletant, fait de mystères et de tensions. Car l’autre bonne idée du comics est de mêler super-héros et polar façon enquête de détective. Le dessin de Peter Snejbjerg, faussement naïf, est en réalité crépusculaire et plante une intrigue noire et inquiétante. On ne lâche pas le livre tant qu’on ne sait pas qui est véritablement cet Alpha One. Un surhomme vraiment super ou une parfaite ordure ? Le questionnement s’étend finalement à la production mainstream avec une réflexion métafictionnelle habile. Si l’hommage est bien présent avec quelques beaux clins d’œil à Superman (la cape, l’ouïe surdimensionnée, les yeux enflammés, la forteresse de solitude et la ressemblance avec Superman Red Son), on se demande malgré tout si le rêve d’un super-héros peut vraiment être utile à la société ou peut tout simplement ne lui apporter que de vains espoirs, bien loin d’une réalité sordide et sinistre. Si le récit nous tient en haleine jusqu’aux révélations spectaculaires, le final déçoit un peu malgré tout avec quelques passages peu crédibles et rapidement expédiés. Qu’à cela ne tienne, The Mighty est vraiment super !