L'histoire :
A l'époque du Far West, un certain Drake Sinclair part à la recherche de la famille Moncrief, laquelle semble détenir un objet important pour lui. Malheureusement, les hommes de l'agence de détectives Pinkerton, travaillant pour une mystérieuse madame Hume, arrivent avant lui à la ferme des Moncrief où ne trouvent plus que le père, mourant, et la fille, Becky. Les Pinkerton assiègent la ferme et, si le père de Becky réussit à abattre quelques hommes d'une manière quasi-surnaturelle, le vieil homme finit par y laisser la vie. Becky se saisit alors du revolver de son père mais elle est aussitôt saisie de mystérieuses visions et perd connaissance. Les détectives décident alors de s'emparer de l'arme mais aussi de Becky qui semble être désormais la seule à pouvoir se servir du revolver de son père. Sinclair arrive trop tard sur les lieux mais, renseigné par un homme de Pinkerton sur le point de rendre son dernier souffle, il se lance à la poursuite des détectives...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici donc arriver The Sixth Gun, un comic book dont nombre de lecteurs mais aussi d'auteurs outre-Atlantique ont fait nombres d'éloges et ce, dès les premiers numéros, en 2010. Se déroulant dans un Far-West peuplé de fantômes et autres démons, la série met scène un ténébreux aventurier (Sinclair) tâchant de mettre à l'abri des convoitises un lot de six revolvers aux pouvoirs incroyables. Véritable hommage, de par son bestiaire aux séries fantastiques telles que Supernatural, il était naturel que The Sixth Gun se voit adaptée en série. Hélas, cette adaptation n'a jamais passé le cap de l'épisode pilote. Consolons-nous avec le comic qui sait tout aussi bien raconter cette histoire de tordus de l'Ouest en pleine panade satanique. Graphiquement, c'est assez somptueux avec des traits toujours impeccables, sans fioritures. Brian Hurtt (Queen & Country entre autres) sait pourtant se lâcher et son souci du détail est admirable. L'usage de double pages lors de certaines scènes est magnifique (même si cela a toujours le défaut de voir la reliure "casser" le travail de l'artiste en son milieu) et les paysages et autres décors, qu'il s'agisse d'un fort ou d'un monastère, sont à tomber - les couleurs de Bill Crabtree y sont aussi pour beaucoup. Côté scénario, Cullen Bunn (Deadpool Kills the Marvel Universe ou The Damned) livre un western fantastique passionnant et plein de rebondissements. Dommage, cependant, que l'action soit tellement privilégiée au point que les personnages soient peu développés, en tous cas pour l'instant. On a du mal à saisir les motivations de chacun mais aussi les liens entre les protagonistes. Les motifs de Sinclair pour s'opposer au général sont, en tous cas dans ce tome, hautement risibles. On n'a donc guère le temps de s'attacher ou de s'intéresser aux protagonistes tant les événements sont précipités et c'est sans doute le seul véritable reproche que l'on peut faire au script. Ce comic se présente comme une bonne véritable série B de luxe dans laquelle on plonge avec délectation, dans une ambiance parfumée de whisky frelaté et de cordite. Un titre démarrant sur les chapeaux de roues dont on espère qu'il saura prendre le temps de nous charmer, plus encore, dans l'avenir proche.