L'histoire :
Le frère Roberto et les autres membres de l'ordre de l’Épée d'Abraham veillent sur la dépouille du général Hume. Or, voilà que le général montre des signes d'activité, chose normalement impossible dans un lieu saint, et hante les rêves des membres de la confrérie. Roberto décide d'aller lui-même voir de quoi il en retourne et, accompagné d'autres membres de la confrérie, il entre dans la chambre où est conservé le corps. Hume se met à parler et les prévient que non pas sa femme mais sa mère s'emparera bientôt des six revolvers. Pendant ce temps Gord Cantrell continue de chercher Becky et Drake, accompagné de Asher Cobb. Ils ne tardent d'ailleurs pas à recruter un troisième compagnon en la personne de Kirby Hame, le cowboy manipulateur qui avait déjà tenté de dérober les armes maudites en hypnotisant Becky. À eux trois, ils vont avoir fort à faire avec l’Épée d'Abraham dont les membres cherchent à tout prix à les supprimer. Pendant ce temps et bien plus loin, Drake et Becky sont quant à eux sur la piste de Missy Hume, la femme du général. Pour y parvenir, Drake choisit de se rendre à Fort Treadwell, un lieu où il compte bien trouver et engager des hommes capables de les aider. Hélas, sur la route les menant là-bas, ils subissent une tempête de neige et de glace d'origine surnaturelle avant d'être attaqués par des loups. Ils parviennent à s'enfuir jusqu'à Fort Treadwell mais la situation n'y est guère meilleure : la population a été gelée sur place par le blizzard. Drake réalise ce qui leur est arrivé : ils sont prisonniers du royaume du Wendigo.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce cinquième tome, et depuis la fameuse attaque du train ayant séparé nos héros au début du troisième opus, le récit de The Sixth Gun a pris un tournant encore plus sombre, plongeant Drake et ses compagnons dans des ambiances cauchemardesques. Et ce n'est pas le Wendigo qu'ils devront affronter dans ce tome qui va égayer l'ambiance. Bien que contenant son lot de scènes d'action, ce tome sert avant tout de pause et permet de mettre au clair (en tout cas autant que possible) les motivations de chacun des groupes impliqués. On fait table rase des antagonistes passés et on établit les nouveaux (on ne vous dira rien). Même si le scénario est dense et que l'histoire difficile à suivre dans ses moindres détails au fur et à mesure que les mois passent entre chaque publication, on se laisse toujours happer par cette atmosphère de western apocalyptique. Cullen Bunn coche les cases qui vont bien et place des scènes d'humour (le duo Kirby-Asher), une montée en puissance jubilatoire de Becky et comme toujours un doux parfum de trahison collective qui jette une ombre sur les discours de chacun (n'est-ce pas, Kirby ?). Au dessin, Brian Hurtt livre toujours des planches limpides, superbement cadrées et l'artiste sait toujours faire plaisir au détour de double pages ou de pages pleines même si ces plans anthologiques sont désormais plus rares qu'au début de la série. Un excellent tome, moins claustrophobe que le précédent et qui nous fera encore piétiner de rage en attendant la suite.