L'histoire :
Cecily doit le faire : elle le sait même si ce n’est pas la partie la plus agréable de son rôle. En tant que Brujah du chef de Minneapolis, elle ne peut pas déroger à la règle. Et la règle est très claire : les Vampires doivent garder leur existence secrète pour survivre. C’est le principe immuable de la Mascarade. Or, Cordell a fauté lourdement : il a avoué son identité et l’existence des vampires à sa petite amie. Une sombre influence qui, par son poste, ne pourra donc pas le garder pour elle. Cordell la supplie de le punir mais de ne pas toucher à celle qu’il aime. Il mériterait en effet une punition mais c’est le comptable de l’organisation et il est loyal, une qualité rare de nos jours. Et cela ne résoudra pas le problème principal. Elle sait donc qu’elle n’a pas d’autres choix : elle prend le visage de la fille, sort ses crocs et la vide de son sang devant un Cordell effondré. Et le pire dans tout ça, c’est que finalement, le sang de la jeune blogueuse lui a révélé qu’elle aimait trop Cordell pour parler un jour de leur véritable nature. Cette mésaventure n’est finalement qu’un petit incident sans importance. Elle est vite rappelé à la réalité quand Calder la convoque. Il n’y va pas par quatre chemins et lui annonce la situation : les Vampires peuvent enfin vivre normalement et grâce à la règle de la Mascarade, ils vivent en toute tranquillité. Mais l’espèce ne supporte pas l’ennui et quand il ne se passe plus rien, c’est entre eux qu’ils se dévorent. Il met donc Cecily en garde : le Prince Samantha Merrain est menacé de toute part et il a donc bien besoin d’une Brujah forte et impitoyable. Mais pour cela, il faut que Cecily se trouve un Infant capable de renforcer la sécurité de son maître…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vampire La Mascarade : ce nom fait frémir tous les spécialistes de jeu de rôle tant ce JDR du début des années 1990 a marqué une génération entière. Le jeu a connu un tel succès qu’il a fait des petits (des Infants…) avec des romans, des jeux vidéos et dorénavant, des comics ! Tim Seeley et sa bande de scénaristes ont la lourde tâche d’adapter cet univers si cher aux fans de buveurs de sang, avec son ambiance gothique sombre et fascinante, ses multiples ramifications en lien avec différents clans vampires, ses termes spéciaux désignant des rôles spécifiques et ses manipulations et coups perfides. La transposition est totalement réussie et les connaisseurs ou les non initiés vont se régaler devant cette histoire inédite qui rappelle les grandes heures du vampirisme, à commencer par Dracula bien sûr mais surtout les romans d’Anne Rice. Les vampires et l’univers Mascarade renaissent avec force grâce à un récit complexe et dense, des personnages fascinants et nombreux aux objectifs troubles et variés sans oublier des coups de théâtre suite aux coups bas et machinations des non morts aux longues dents. L’œuvre s’apparente presque à un roman avec un texte exigeant et fourni et de multiples intrigues et inventions originales. L’esprit du jeu de rôle est bien là d’autant qu’à la fin du tome, de nombreux textes et même fiches de personnages calquent le principe du jeu. Devmalya Pramanik livre un dessin très particulier qui rappelle que cet univers n’est décidément pas comme les autres. Le trait ciselé et l’encrage très sombre campent brillamment cette sourde menace qui pèse sur le monde d’aujourd’hui… un monde où les Vampires dominent tout, en secret. Plus qu’un vibrant hommage à une œuvre marquante, une résurrection d’un mythe qui n’a jamais totalement disparu.