L'histoire :
Elle joue au billard et a envie d’être tranquille. Mais avec les lourdauds qui l’entourent, la tranquillité, c’est presque un grand mot. Quand l’un d’entre eux va plus loin et la touche, elle explose. Une clef de bras d’un côté et une grand gifle de l’autre et le vicelard en a pour son compte. Évidemment, ses amis n’allaient pas se laisser faire et ils veulent répliquer aussi sec. Ils l’attaquent avec les cannes de billard mais c’est comme s’ils frappaient sur un mur de béton. La femme le soulève comme s’il était un simple balai puis lui donne un grand coup de pied dans les parties. Le combat devient de plus en plus violent et va rapidement faire la une des infos télé. Bilan : 19 morts ! Après une enquête plus approfondie, on découvre que la femme en question n’a laissé en vie que deux personnes, des femmes, alors que tous les autres hommes sont morts sous la pluie de coups qu’ils ont reçus. La redoutable tueuse est rapidement identifiée : il s’agit d’une Amazone ! L’Amérique se soulève et entend bien faire payer aux farouches guerrières leurs idéologies extrémistes. L’ambassadrice de Themyscira a beau protester, rien n’y fait. Pour le gouvernement américain, la guerre est déclarée et il est temps de prendre des mesures drastiques contre les Amazones…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Écrire sur des femmes réussit bien à Tom King car après son sublime Super Girl, l’auteur confirmé s’attaque à un monument : Wonder Woman. Une fois n’est pas coutume, le scénariste du moment décide de faire dans le classique super-héros avec une menace qui entraîne un conflit et de nombreux combats avec des duels au sommet et des super-vilains terrifiants. Pourtant, si le fond est du pur super-héros, la forme est en revanche inventive, comme souvent chez King. On sent à chaque page la patte magistrale de l’écrivain qui s’amuse à construire des scènes pleines de tension et des moments que vous ne risquez pas d’oublier. Certes, on pourra se plaindre d’avoir beaucoup de textes avec un style parfois dense et complexe (notamment quand on alterne deux narrations en une avec un décalage entre la scène des cases et celle décrite par les encadrés narratifs) mais comment ne pas admirer la plume si originale et si travaillée de King ? Comment ne pas être conquis quand son style si littéraire donne au comics ses lettres de noblesse ? Les passages où Diana apparaît sont des moments de grâce éternels et jamais Wonder Woman n’aura dégagé une telle puissance et une telle classe, le tout auréolé d’un message d’amour et de paix extraordinaires. Quand en plus Daniel Sampere est au dessin, on tombe totalement en pâmoison. L’artiste brille encore plus que d’habitude avec son style léché caractéristique qui sublime toutes les émotions de ce comics. Malheureusement, la virtuosité épique et lyrique de l’histoire perd de son éclat avec les mini histoires de fin, qui présentent des saynètes humoristiques fades sur la fille de Diana. A croire que le scénariste est fait pour des récits au ton sérieux et au long cours. Malgré tout, monsieur King, vous avez su trouver la quintessence de l’Amazone de chez DC et rien que pour ça, j’ai envie de dire haut et fort : Oui merci !