L'histoire :
Après un hyper-sommeil de plusieurs années, les astronautes du vaisseau Snark se réveillent difficilement en pensant arriver sur Terre dans peu de temps. Or, contre toute attente, l’équipe découvre qu’elle est encore au fin fond de l’espace, près du système Zeta II Reticuli. En effet, l’ordinateur de bord a interrompu le cours du voyage suite à l’interception d’une transmission dans un langage inconnu qui s’apparenterait à une forme de vie intelligente extra-terrestre. Les six astronautes décident donc de se rendre sur une planète inexplorée pour y chercher l’origine de la transmission et peut-être découvrir une forme de vie nouvelle. A leur arrivée sur place, les spationautes découvrent un mystérieux vaisseau spatial écrasé au sol. À l’intérieur, il n’y a pas âme qui vive : seulement le squelette d’une créature extra-terrestre. L’équipe continue ses recherches sur la planète et découvre une mystérieuse pyramide qui semble contenir des sortes d’œufs organiques. Lorsqu’un astronaute s’en approche, un de ces organismes s’accroche à son casque...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après le film Dark Star réalisé avec John Carpenter en 1974, le scénariste Dan O’Bannon va passer à la vitesse supérieure en travaillant sur un script mêlant horreur et science-fiction. Ce script suit les aventures d’une équipe d’astronautes prise à partie par un alien sanguinaire dans leur propre vaisseau. Ce scénario initialement commencé en 1976 sous le titre de Memory va peu à peu s’étoffer avec des idées audacieuses (l’hyper-sommeil, l’alien sort du corps d’une de ses victimes, etc.) pour prendre plus tard le nom de Star Beast puis enfin Alien. C’est avec ce script original de quelques pages que le scénariste Cristiano Seixas et le dessinateur Guilherme Balbi ont travaillé pour le comic book. Mais loin de se contenter d’adapter les idées d’O’Bannon, l’équipe créative a dû les compléter au mieux (le scénario initial n’était pas très détaillé) et s’adapter pour s’affranchir des visuels d’Alien tout en développant les personnages principaux sans copier le film, ni dénaturer le script de 1976. Une approche quasi-schizophrène, quoi... Du côté des dessins, Guilherme Balbi réalise un travail très propre avec des traits fins qui permettent au lecteur de rentrer facilement dans cette histoire. Qui plus est, l’artiste a su porter une attention particulière aux détails du vaisseau ainsi qu’à l’Alien sans prendre le contre-pied du film de 1979, mais tout en gardant un visuel débarrassé des interprétation de Cobb, Moebius et même de H.R Giger ! Autant dire que l’équilibre n’était pas facile à maintenir... mais Balbi a réussi bien son coup ! Au final, ce comic book permet d’appréhender la genèse du film de Ridley Scott sous un angle nouveau et de s’apercevoir que la plupart des trames scénaristiques fortes d’Alien ont été pensées dès 1976 par O’Bannon lui-même. Voilà de quoi rendre un vibrant hommage à ce scénariste qui a tant fait pour la Science-Fiction...