L'histoire :
Rien ne va plus à Los Angeles : alors que les quatre membres de Kiss arrivent en ville pour enregistrer leur prochain album, ils constatent que la musique rock a disparu de la cité des anges. En effet, toutes les anciennes gloires locales comme The Empire ou Havox ne sont plus à l'affiche de la scène Rock. Pire : certains se sont même reconvertis dans le disco, la ballade mièvre ou la pop ! Les vieux rades mal famés dans lesquels on peut écouter de la bonne musique sont en phase de disparaître eux aussi, pour laisser la place à de vastes auditoriums où on diffuse de la soupe ! Et pour cause, l’industrie du disque est aux mains de démons qui veulent éliminer le rock pour insérer des messages subliminaux destructeurs dans une musique qui ne mérite pas d'autre qualificatif que celle de soupe. Mais Witchkraft, le groupe de Vampirella compte sur l’aide de Kiss pour contrecarrer les plans des démons…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On ne va pas se voiler la face : faire se télescoper les univers de Vampirella et de Kiss n’avait pas de quoi créer un big bang mais plutôt de faire craindre l’effet d’un pétard mouillé, tant la chose était improbable. Or, dès les premières pages du comic book, on s’aperçoit vite que le scénariste Christopher Sebela a su insuffler énormément de fun dans son histoire pour happer le lecteur dans une aventure totalement déjantée. En effet, des démons ont pris possession de l’industrie du disque et veulent faire disparaître le rock, cette musique sauvage et rebelle. Seuls nos amis peinturlurés de Kiss et de Vampirella (bassiste du groupe Witchkrfat) ont encore le pouvoir de résister aux envoyés de l’enfer, grâce à la puissance de leur musique et aux super pouvoirs de la belle vampire. Autant dire qu’on va avoir droit à une surenchère de scènes débridées et hautement rock n’ roll dans lesquelles Vampirella et le quatuor vont casser du démon sur un fond de musique au son saturé et aux rythmes binaires, mais endiablés ! On fracasse les crânes des monstres à coût de basse / hache, on se bat avec des pieds de micros et des guitares, le tout dans une joyeuse pagaille festive et ô combien jouissive ! Mais à la différence de toutes les œuvres graphiques de Kiss sorties jusqu’ici, il est intéressant de noter que Christopher Sebela va faire jouer un rôle à contre-emploi aux musiciens, dans la mesure où ils n’auront pas de super pouvoir, ni même de courage à toute épreuve. Du coup, il n’est pas rare de voir la bande à Gene et Paul complétement dépassée par les évènements quand ils ne sont pas sur scène. Ça permet d’avoir une image un peu plus fun de Kiss, loin des poncifs du groupe. Du côté des illustrations, l’artiste Annapaola Martello a eu la bonne idée d’agencer ses dessins d’une manière nerveuse, à la façon d’un clip. Le trait vif colle parfaitement au côté «too much» de l’histoire et donne beaucoup de peps à l’ensemble. Au final, même si cette rencontre improbable entre Kiss et Vampirella n’a clairement pas été créée pour marquer durablement le lectorat, il faut bien avouer que ce comic book s’apprécie à la manière d’une bonne bande son rock n’ roll : on ne résiste pas à l’envie de se mettre un bon disque de Kiss dans les esgourdes et de faire du air guitar devant la glace ! ♫♫ I was maaaade foooor loviiin’it, baby ! ♫♪