L'histoire :
Dans des temps anciens et reculés, un hurlement déchire le ciel. Un cri aigu. Un battement d’aile et de désir de fluidité prend forme. Une forme née du néant où il est question de vide et de plénitude, de fins et de commencements. Du cortège interminable du changement, il est aussi question d’opposition et d’équilibre des indissociables forces du conflit. De la glace qui renferme le feu et des ténèbres nées de la lumière. Oroku Saki Shredder s’apprête à livrer une guerre sans merci aux bêtes dépourvues d’âme. Peu de temps après, le rat Splinter est en proie à une attaque psychique puissante qui a réussi à percer ses barrières. Il doit se préparer lui-même à attaquer son ennemi. Pour ce faire, Splinter préparer une mixtion à l’aide de son sang pour rentrer dans l’esprit de Shredder. Mais ce combat à distance tourne court : Splinter n’a pas assez de force pour faire face à son ennemi qui est bien trop fort pour lui. Il n’a d’autre choix que d’invoquer autour de lui quatre entités représentant chacune la terre, l’eau, l’air et le feu, les points cardinaux de l’antique boussole afin d’obliger Oroku Saki à faire face aux forces de la Terre. Voyant clairement dans le jeu de Splinter, Shredder met fin au combat psychique pour rassembler ses hommes et les envoyer contre ses ennemis. De son côté, maître Splinter réveille les quatre créatures qu’il a invoquées pour se préparer à la terrible bataille qui les attend...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Initialement sorti en 1990, Tortues Ninja : Soul’s Winter, le comic book mis sur pied par Michael Zulli (Alice Cooper’s Last temptation) avait désarçonné les fans en son temps du fait de l’esthétique gothique choisie par l’auteur, à mille lieues de l’univers imaginé par Kevin Eastman et Peter Laird. Plus de 32 ans plus tard, l’éditeur Vestron a eu la riche idée de rééditer ce récit en version colorisée en y intégrant aussi une compilation de plusieurs mini-histoires écrites et dessinées par Zulli dans les années 1990. Et d’entrée de jeu, la personnalité de Zulli transpire dans chaque planche : exit les nunchakus, les katanas, les égouts et les pizzas ! Ici, les tortues invoquées par Splinter ne sont pas de purs ninjas mais des êtres désincarnés qui évoluent au gré des stratégies de leur maître. Les atmosphères narratives sont lourdes comme une chape de plomb, appuyées par des dessins à l’encrage et au contrasté marqués. De plus, la récente colorisation de l’œuvre qui met en avant des couleurs volontairement ternes et agressives rajoute encore plus de noirceur à l’ensemble. Au final, Soul’s Winter est une œuvre plutôt singulière aux ambiances oniriques sombres et inquiétantes, le tout saupoudré d’une poésie gothique. Michael Zulli a su ici dépasser l’univers des Tortues Ninja pour délivrer un récit quasi mystique. Soul’s Winter fait figure de comic book culte et unique dans l’univers des TMNT, et on comprend pourquoi !
