L'histoire :
On raconte que lorsque quelqu’un meurt, un corbeau emporte son âme dans l’au-delà. Mais lorsque des choses trop horribles se sont passées, l’âme porte en elle une immense tristesse. Alors quelquefois, seulement quelquefois, le corbeau fait revenir cette âme pour que le bien reprenne ses droits sur le mal, suite à une tragédie. Detroit. Des policiers sont appelés sur la scène d’un crime dans un appartement. Au sol, une jeune fille en robe de mariée du nom de Shelly, au corps meurtris par de nombreux coups et avec un rasoir planté dans sa bouche. Au pied de l’immeuble, le corps de son fiancé, Éric qui a été défenestré. Les deux amoureux devaient célébrer leur mariage... Un an plus tard, un corbeau noir ramène Éric d’entre les morts pour que vengeances soit faite. Le jeune homme est un mort en permission revenu dans sa ville mais reste attaché à ses souvenirs, au souvenir de Shelly, celle qu’il a perdu pour toujours. C’est dans la nuit qu’il décide d’aller rendre visite à Gideon. Gideon c’est le recéleur qui a acheté la bague de fiançailles d’Éric et Shelly. Très vite, la situation dérape et le recéleur tire plusieurs fois sur le mystérieux jeune homme qui vient d’entrer dans sa boutique. Mais celui-ci est toujours debout et décide de lui arracher l’oreille. Une fois la bague récupérée, Gidéon cherche à tuer son étrange assaillant, mais ce dernier est beaucoup plus rapide que lui et lui transperce le crâne d’un coup de couteau. La vengeance d’Éric est en marche...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Difficile de s’attaquer au remake d’une œuvre comme The Crow ! Qui plus est quand il s’agit de le faire au travers d’un comic book. En effet, la série comics de James O’Barr, débutée en 1989, a eu vite fait de passer au stade d’œuvre culte, tant et si bien qu’on ne compte plus les adaptations et les suites sur différents médias (cinéma, TV, comics, jeux..) Visiblement conscients de la gageure, le scénariste Jon J. Muth et les artistes Jamie Tolagson et Tommy Lee Edwards ont décidé de mettre les petits plats dans les grands en s’adjoignant les services de Todd McFarlane, qui a ici une casquette de producteur. Ainsi, cette réécriture de l’histoire met l’accent sur les intrigues criminelles et l’action, en s’appuyant beaucoup sur le ton du film d’Alex Proyas de 1994. En ce qui concerne la partie graphique, Jamie Tolagson et Tommy Lee Edwards ont opté pour des dessins rentre-dedans à l’encrage très contrasté afin de coller à ceux de James O’ Barr. De même, les couleurs froides de Mark Nicholas permettent de rehausser les ambiances sombres de l’univers de The Crow et d’y ajouter une patine gothique et poétique racée. C’est du tout bon ! Au final, ce premier tome tient toutes ses promesses et met en avant un récit noir, sans concession qui capte parfaitement l’essence de l’œuvre de James O’Barr sans jamais la dénaturer.