L'histoire :
Au Metropolitan Hospital Center, une petite fille prénommée Annie est sous surveillance. Cela fait trois jours entiers qu'elle ne dort pas et refuse même cette idée. Alors que le docteur évoque le cas de la jeune patiente avec une infirmière, un homme prétendant être un spécialiste en trouble du sommeil arrive. Il prétend s'appeler Gregory Sand. Par le biais de quelques questions bien choisies, il finit par comprendre qu'Annie a peur d'un monstre sortant d'un placard. Il lui demande de lui faire confiance et se dirige alors vers le dit placard. En l'ouvrant, des racines noires en sortent et se dirigent vers la petite fille. Gregory lui parle et lui demande si son ours en peluche le protège habituellement. Elle répond par l'affirmative et voit que le spécialiste se trouve à l'intérieur d'un costume d'ours en peluche. Annie et Gregory se trouvent dans un rêve et pour que l'enfant retrouve la paix, l'homme va devoir combattre le monstre qui se cache ici...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Lorsque l'on évoque le Marchand de Sable dans les comics, on pense irrémédiablement au Sandman de Neil Gaiman ou même à celui plus ancien du duo Joe Simon et Jack Kirby. L'univers proposé par Gregory Sand partage évidemment quelques points communs avec ces titres mais se montre suffisamment différent et bien mené pour se révéler fort intéressant. Dès les premières pages, la narration surprend en se jouant de la linéarité et en proposant des séquences oniriques originales et intrigantes. Pour sa première bande dessinée, le scénariste met en place de nombreux éléments sans pour autant alourdir la fluidité de lecture. Ce premier album se lit avec un réel plaisir et le cliffhanger nous donne fortement envie de parcourir le prochain opus. Les dessins sont réalisés par un jeune artiste, Josselin Billard. Son style est original et se montre globalement très convaincant. Hormis quelques petites baisses de régime, la prestation de celui-ci permet de se s'immerger facilement dans cet univers atypique. Son trait fin,et un brin anguleux s'épanouit dans plusieurs approches. L'auteur use de petites astuces visuelles pour passer de la réalité aux rêves, des songes aux cauchemars. Avec plein de bonnes idées et une marge de progression certaine, Gregory Sand mérite le détour.