L'histoire :
En 2179, la colonie Hadley's Hope est attaquée par des créatures meurtrières. Les colons essaient tant bien que mal d'atteindre les vaisseaux qui leur permettraient de fuir. Alors qu'un groupe prend place dans un transporteur dans lequel ils ont chargé des vivres ainsi qu'un transpondeur leur permettant de solliciter des secours, des xénormophes s'introduisent dans la cale du vaisseau. Un des survivants les a vu faire mais il décide de ne pas prévenir ses compagnons, de crainte que ceux-ci ne se débarrassent des créatures en larguant les conteneurs ainsi que sa propre personne au passage. Le vaisseau, incapable de voyager à travers l'espace, réussit néanmoins à transporter ses passagers sur LV-223, la lune voisine. Malheureusement, le moment est venu d'ouvrir la cale pour accéder aux vivres et au transpondeur...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Imaginons que la séquelle de la séquelle de la préquelle s'avère être la préquelle de cette séquelle, après quelle préquelle souffre-t-on de séquelles de la mort de la peur de pourrir de la mort ? Cet album prend place en 2179. Nous nous trouvons sur LV-223, la lune servant aussi de décor au film Aliens. L'histoire racontée ici est celle de la survie d'un groupe d'humains assiégé en permanence par les xénomorphes. Logiquement, la peur et les rancœurs prennent le dessus et si l'Alien reste le grand croque-mitaine du récit, il est avant tout prétexte à une tension permanente qui exacerbe avec une grande efficacité les interactions entre les protagonistes, un peu à la manière d'un Walking Dead spatial. Au centre de tout ça, l'huile noire découverte dans Prometheus sert encore une fois de McGuffin, nourrissant les fantasmes d'immortalité de certains et catalysant les accidents les menant à leur perte. Au scénario, Chris Roberson (Elric, iZombie,...) se sert intelligemment des éléments mis en place les comics aussi bien que dans le film source, Prometheus. Il parvient à les utiliser plutôt que de s'y soumettre. Si les fantasmes d'immortalité étaient bien au centre du film, ici il s'agit avant tout de survivre aux Aliens qui font plus qu'un simple cameo destiné à faire plaisir aux fans. Au dessin, Patrick Reynolds (Abe Sapien, Witchfinder,...) livre un trait réaliste et sombre. Les grandes quantités de noir utilisées pourront en gêner certains mais l'ensemble colle tout à fait à l'ambiance poisseuse de ce tome. Les personnages sont aussi expressifs et c'est parfait étant donné que ce sont précisément les relations entre ces personnages qui sont au centre de l'histoire. On vous conseille de vous jeter dessus à la manière d'un face-hugger !