L'histoire :
En 2090, une sonde envoyée à la surface de LV-223, une des lunes de la planète Calpamos explore la surface de l'astre avant d'être pulvérisée par une forme humanoïde. Près de 120 ans plus tard, en 2219, Clara Atkinson est à bord de l'Hélios et documente leur expédition, une mission de récupération de matériel sur LV-223. Ce que ni elle, ni le reste de l'équipage sait, c'est que leur capitaine, Angela Foster, connait le véritable objectif de l'entreprise. Elle a appris que Weyland avait déjà monté une expédition sur LV-223 pour tenter de trouver les Ingénieurs, une espèce extra-terrestre à l'origine de la vie sur Terre. Mais nul n'est jamais revenu de cette expédition, ni Weyland, ni son équipage. C'est dans ses conditions que l'équipage du vaisseau Hélios et celui du vaisseau les accompagnant, Persée, atterrissent sur LV-223. Leur première surprise tient en une sorte de jungle tropicale se trouvant au beau milieu du paysage et comportant d'étranges créatures. Les surprises ne s'arrêtent pas là puisqu'ils découvrent un vaisseau provenant, semble-t-il, de la colonie d'Hadley's Hope située sur LV-426, une autre des lunes de Calpamos. Un vaisseau peuplé de xénomorphes...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si, un jour, vous participez à "Une Famille en Or" et que vous tombez sur la catégorie "La plus grosse déception de votre vie" nul doute que "Sa première fois" et "le film Prometheus" vous permettraient de rafler la mise. Mais qu'en est-il de ce comics, Le Feu et la Roche ? Déjà, qu'est-ce que c'est-il donc ? À la manière de l'univers Star Wars mais sans en atteindre la complexité, celui d'Alien est devenu suffisamment complexe pour que votre serviteur ait eu besoin de recourir à un wiki afin de bien resituer les événements décrits (pas d'inquiétude, cependant, il est possible de faire sans). Si le film Prometheus prenait place en 2093, le premier film Alien prit place en 2122 et sa suite Aliens en 2179. On se situe donc avec ce comics à la suite des 3 films, sur la lune ayant servi de décor au film Prometheus, et nous suivons un équipage bien organisé allant, à son insu, retrouver la trace de l'expédition de Peter Wayland, expédition disparue corps et biens près de 120 ans auparavant. Alors ? Est-ce efficace ? Est-ce effrayant ? Eh bien oui et oui ! Enfin, non seulement a-t-on affaire à un comic book réussi tiré d'une licence cinématographique mais, en plus, il réhabilite l'intrigue et les éléments de Prometheus. Ici, pas de comportement saugrenu, pas de dispersion de l'équipage en petit groupes « pour mieux couvrir le terrain », les personnages pètent les plombs pour de bonnes raisons et la prudence est de mise (la plupart du temps) pour le meilleur mais aussi pour le pire, humainement parlant. Paul Tobin réussit à raconter son histoire en restant dans la thématique d'Alien avec, comme toujours, la progression en terrain inconnu, les débats puis le carnage horrifique dès que les créatures apparaissent Mais il ne se laisse jamais aller à la facilité. C'est horrible mais pas grand-guignolesque, les scientifiques sont curieux mais pas téméraires... Aucun personnage n'est privilégié, faisant ainsi de LV-223 et de ses dangers le centre de l'histoire, Enfin ! Juan Ferreyra fait un travail superbe, son dessin détaillé empruntant au fil des pages des teintes marquant les différents environnements au point qu'il suffit d'un coup d’œil sur une page au hasard pour ressentir l'ambiance. Les traits des personnages ne sont pas sur-travaillés, juste ce qu'il faut pour les distinguer et garantir l'expressivité. Bon point pour l'histoire: les premières pages présentent, au fil d'un documentaire tourné par un membre de l'équipage, les différents personnages (du moins les principaux au sein d'un vaste équipage) ainsi que les enjeux de l'expédition et ce avant même de débarquer sur LV-223, permettant ainsi de dégager le récit et de permettre une entrée en matière directe. Du point de vue éditorial, un bon travail de la part de Wetta auquel on ne reprochera que le changement de l'orthographe du nom d'un personnage (« Weddell » devenant « Weddell » en quelques pages). Du très bon ouvrage qui nous glace le sang à travers son intrigue mais aussi et surtout au travers d'une question : la suite est-elle à la hauteur de ce premier tome ?