L'histoire :
Suite aux événements du film, Frankenstein est devenu président des Etats-Unis. Après avoir dans un premier temps interdit la Course à la Mort, il se voit obligé de remettre celle-ci au programme afin d'apaiser la vindicte populaire. Se devant d'y participer, il se voit proposer d'envoyer à sa place un clone de sa personne. Frankenstein revient donc dans la course, opposé à des concurrents venus des 4 coins du monde et notamment à Mitraillette Joe, celui qui fut son plus grand adversaire dans la dernière édition. La course commence mais il paraît vite clair que quelque chose cloche. Joe semble avoir une longueur d'avance sur ses concurrents et, malgré tout le talent inné de son clone, Frankenstein va peut-être devoir laisser l'administration du pays de côté et montrer à tous qui est le maître de la route...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pamphlet pseudo-contestataire issu du cinéma psychédélique des années 70, le film La Course à la Mort (l'original) se voulait surtout une série B produite par l'inénarrable Roger Corman. Avec sa production fauchée, ses bolides improbables en carton-pâte et ses caricatures "hénaurmes", La Course à la Mort a depuis acquis un statut culte auprès des amateurs du genre grâce notamment à la présence à son générique de deux monstres, un établi – David Carradine alors en pleine gloire avec la série Kung Fu — l'autre, en devenir – « Sly » Stallone. Ici, on prend la suite du film afin de raconter... Ben... Une nouvelle course à la mort. Le premier problème qu'on rencontre à la lecture du comics, c'est de savoir où veut en venir l'auteur. Si le film mettait en place une vision dévoyée des Etats-Unis alors toute entière consacrée au voyeurisme, à l'ultra-violence, aux grosses bagnoles et au sacrifice de ses éléments les plus faibles (femmes, enfants, vieillards...), ici, on ne comprend pas bien les motivations des personnages. Gagner pour gagner, apparemment. Soit, comme on l'a dit, on est là pour la tripaille mais arrive le deuxième choc : celui du dessin et de la mise en page. Si Manuel Martinez parvient sans problème à insuffler un esprit pulp 70's à cette Course, les enchaînements incessants et les scènes spectaculaires mais platement mises en scènes font penser aux bandes dessinées accompagnant d'autres produits tels que les jouets ou les céréales et que l'on pouvait trouver un peu partout, au début des années 80. Autrement dit : c'est très moche et on se gratte souvent la tête en se demandant ce qui peut bien se passer devant nos yeux. La conclusion déçoit aussi et Paul Brich, l'auteur, nous laisse sur notre faim tant tout cela paraît vain. Même si le film a pris un sacré coup de vieux, les meurtres qui y figuraient, bien que suggérés, étaient choquants pour l'époque et cela se ressent encore aujourd'hui. Mais de nos jours, cette même suggestion sous forme de comics parait désuète. Il aurait fallu un sérieux coup de jeune à la fois du point de vue graphique et narratif (et plus d'humour, bon sang !) pour réussir la comparaison avec le film dont cette Course se prévaut. Comme à son habitude, l'éditeur propose une version numérique à un prix tout à fait abordable, ce qui permet de relativiser les qualités de l'opus. Pour ce qui est de la version papier, un sentiment général de négligence de la part de l'auteur aussi bien que du dessinateur rend la pilule plus difficile à passer.