L'histoire :
En 2032, la situation de la Suisse n'est guère reluisante. Suite à la dernière crise financière, les plus riches sont devenus encore plus riches, alors que les classes moyennes ont fini par vivre dans des bidonvilles. Finn Meyer est journaliste et il erre dans les ruelles malfamées à la recherche d'un scoop. Il croise alors un vieil homme, qu'il suit du regard. Au coin d'une rue, il le voit alors se faire agresser par une bande de jeunes. Il s'apprête à intervenir, lorsqu'un drôle d'individu s'approche. Une arbalète à la main et une cape sur le dos, cet homme ressemble fortement à Guillaume Tell, le héros suisse. Ce dernier n'a aucun mal à mettre les agresseurs à terre, en un rien de temps. Finn essaie d'intervenir avant que l'un des voyous ne meurt, mais il est trop tard. Le journaliste a cependant eu le temps de prendre quelques clichés, qu'il a envoyés à son journal. Rapidement, la rumeur devient une information de taille : un justicier serait apparu dans les rues de Zurich.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sur la carte postale touristique traditionnelle de la Suisse, il y a une équipe de football soporifique, un couteau rouge multi-lames, du chocolat fin et des banques discrètes... Certains auteurs de bande dessinée helvêtes sont également devenus célèbres (Cosey ou Zep !). D'autres ont eu une carrière plus originale, dont David Boller. En effet, le dessinateur a travaillé durant les années 90-2000 dans le milieu des comics, chez Top Cow, Marvel ou DC Comics... Puis il a tenté l'aventure du manga à la française, chez la défunte collection Shogun des Humanoïdes Associés. Revenu en Suisse, Boller a alors créé plusieurs séries, dont Tell. Cette nouvelle aventure met en vedette un journaliste qui tombe sur un drôle d'individu ayant l'apparence de Guillaume tell, le célèbre héros suisse. Malgré ce pitch peu emballant, Tell n'est pas pour autant totalement mauvais. Le scénario n'est juste pas très innovant : il pèche surtout par manque d'ambition et par ses maladresses. Les dialogues ne sont pas très pertinents non plus et le manque de rythme est parfois gênant. Visuellement, en revanche, ce premier tome est plus convaincant. Le trait de Boller est plus réussi, malgré quelques irrégularités. Un début de série assez moyen, qui vaut plus le coup pour ses dessins que pour son histoire. Tell est pris qui croyait prendre.
