Audrey Alwett, jusqu’alors co-scénariste de SinBad aux côtés de Christophe Arleston, lance à la rentrée 2009 deux collections de concert : Blackberry (d’obédience romantique) et Strawberry (plus fun), toutes deux plutôt destinées à un public féminin. Idée géniale ? Créneau marketing encore vierge ? En compagnie d’Ood Serrière, dessinatrice du fil rouge de Sweet Sorcellery, elle a accepté de nous en dire plus sur les intentions de la collection et sur sa double casquette de scénariste…
interview Bande dessinée
Audrey Alwett et Ood Serrière
Histoire de faire connaissance, pouvez-vous chacune vous présenter : votre vie, votre œuvre, comment en êtes-vous venues à faire de la bande dessinée ?
Audrey : Par hasard ! J'ai écrit mes premières histoires à l'école primaire et je n'ai plus jamais arrêté. J'en ai déduit que devenir écrivain me conviendrait bien. Mais pour ça, il fallait un jour commencer à gagner des sous. Je me suis mise à chasser le prix littéraire et le magazine éditeur de nouvelles et j'ai fini par tomber sur le Lanfeust Mag qui payait 200 euros la nouvelle. Parfait ! J'ai donc écrit une histoire de gnomes, on m'a demandé une première suite, puis une seconde. On m'avait adjoint une illustratrice pour ces nouvelles, à qui j'ai écrit pour lui proposer de faire de la BD ensemble (je ne savais pas trop comment m'insérer dans le milieu). Elle a accepté et Galinettes Nocturnes (un récit de Sweety Sorcellery) est ainsi né. Finalement, le Lanfeust Mag n'a pas voulu du dessin mais il a validé le scénario et m'a invité à en envoyer d'autres. J'en avais 4 de validés quand j'ai lu dans le n°99 qu'une grosse fête était organisée à l'occasion du numéro 100, à Paris. Je me suis faite invitée, j'ai rencontré toute l'équipe, en précisant bien que s'ils avaient du travail pour moi, j'étais tout à fait preneuse, et après les choses se sont enchaînées à toute vitesse.
Ood : En fait, cela fait très longtemps que je suis attirée par le monde imaginé, la bande dessinée. J'ai néanmoins fait des études d'architectures, afin de m'assurer un avenir correct, mais la passion du dessin était forte, et après mes études, je n'ai pas hésité, je me suis lancée : voila trois ans que je travaille dur pour en arriver là, postant sur les forums, entretenant mon blog, prenant tous les conseils possibles. Je me suis faite repérée ainsi, bossant le plus possible sur la communication de mon travail, étudiant de manière autodidacte le métier. J'ai commencée par des illustrations dans des portfolios diverses, puis j'ai fait une histoire courte avec Fenech au scénario pour le Lanfeust mag... J'ai réalisé plusieurs dossiers BD afin de me former à la bande dessinée et puis Audreym'a contacté pour Sweety Sorcellery !
Qu’est-ce que la collection Blackberry ?
Audrey : Du romantisme, du rêve, du changement de décor ! C'est une collection en grand album classique Soleil, destinée à un public féminin qui s'assume. Roses empoisonnées, orphelines abandonnées, poupées maléfiques, lolitas têtes en l'air, couturières éplorées et sorcières un brin naïves sont donc au programme.
Le concept répond-il selon vous à un besoin ?
Audrey : Yes, indeed. Un besoin pour les lectrices, d'une part, parce que personnellement je suis assez frustrée de ne pas trouver ce genre de BD en rayonnage. Mais surtout, un besoin pour les créatrices. J'ai démarré les collections Blackberry et Strawberry, parce qu'à mes yeux, elles représentaient un manque dans le paysage éditorial. Mais je fréquentais alors pas mal de jeunes « auteures » qui, comme moi, avaient des projets qui ne collaient pas vraiment aux publications de leurs éditeurs. Les collections Blackberry et Strawberry ont été lancées essentiellement pour nous ménager un espace de liberté, un boudoir à papotages, à confessions intimes ou à sujets graves, mais toujours féminins. On avait toutes envie de s'amuser à raconter nos histoires de filles, qu'elles fussent plutôt fun (Strawberry) ou plutôt romantiques (Blackberry). Quant aux dessinatrices, elles voulaient pouvoir assumer pleinement la grâce et la féminité de leur trait, sans avoir à copier le style de leurs collègues mâles, comme ce fut le cas de pas mal de dessinatrices reconnues dans les premiers temps de la BD.
Audrey, comment acquiert-on d’emblée la confiance d’un éditeur tel que Soleil, au point de devenir directrice de collection, après un seul album publié (SinBad) ?
Audrey : Cette confiance tient beaucoup à la personnalité de Mourad Boudjellal, le directeur et fondateur des Éditions Soleil. Il peut offrir des responsabilités très rapidement à quelqu'un, si la personne lui amène les bons arguments et fait preuve d'un dynamisme convaincant. Je pense que c'est d'ailleurs la grande force de Soleil : donner sa chance a celui qui la demande. J'avais envoyé par mail mon projet de collection à Mourad en avril 2008 et il m'a répondu aussitôt : « on en parle dans une semaine ». Huit jours plus tard, j'étais donc dans son bureau avec la moitié de ma paye dépensée en shôjos et romans de chick lit divers, uniquement de gros succès. Je lui ai dit : « pourquoi ça n'existe pas en BD ? Voilà le dossier de 8 dessinatrices prêtes à se lancer dans l'aventure ». Il m'a dit bingo, j'avais mon contrat une semaine plus tard. Par ailleurs, je suis quand même dépositaire d'un DESS édition et d'une Licence Information-Communication. Je n'en étais pas à mon premier « job » dans le secteur du journalisme, de l'édition et de la communication, ce qui m'a facilité les choses. Enfin, j'avais déjà publié pas mal de nouvelles et articles sous un autre nom avant de faire SinBad. Ça aide.
N’y a-t-il pas dans la définition ostensible du créneau féminin une forme de (sortons les gros mots) « discrimination positive » au sein du 9e art considéré (souvent à juste titre) comme un medium essentiellement masculin ?
Audrey : Ah ah ! Nous y voilà ! Parlons donc un peu de misogynie puisque j'y suis contrainte. Le domaine féminin a envahi depuis belle lurette la littérature, le cinéma, le manga, les séries TV... Ce qui est aberrant c'est que ces collections n'aient pas été développées plus tôt. La BD est incroyablement en retard sur les autres media, pour des raisons que je n'ai toujours pas saisies. Avant que je ne développe les collections Blackberry et Strawberry, la phallocratie était pour moi une histoire d'un autre âge, qui n'avait d'ailleurs rien à faire dans un milieu aussi sympa que celui de la BD. Mais, depuis, je dois avouer que j'ai quelque peu revu ma copie... Il semble que les concepts de Blackberry et de Strawberry posent souci aux adeptes de quêtes intergalactiques à coups de grosses baffes et d'explosions. Je regrette infiniment d'avoir à me justifier de produire quelque chose d'un brin différent. Je ne pensais pas que la réalisation d'histoires sympas à pure dimension distractive allait générer une levée de boucliers. Aussi ridicule soit cette question : ces messieurs se sentiraient-ils en danger ?
Peut-on considérer que la première série de la collection, Sweet Sorcellery, surfe sur la vague Harry Potter ?
Audrey : Qu'est-ce qu'un best-seller ? C'est un livre qui a échappé à son public. Or, personnellement je fais partie du public de base de Harry Potter. Il faut arrêter de penser que c'est JK Rowling qui a inventé les histoires de sorcellerie, c'est seulement LE livre qui a dépassé les frontières du genre en terme de lectorat. J'ai toujours lu tout ce qui portait sur le sujet et si Sweety Sorcellery s'inspire de quelque chose, c'est plutôt de la BD Mélusine dont je suis une très grande fan depuis mes 14 ans (bien avant HP). Bise à Clarke, d'ailleurs.
Audrey, comment as-tu inventé les historiettes qui composent Sweet sorcellery ?
Audrey : Heu... C'est magique ? Ben, généralement je pars d'une thématique, d'objets ou de personnages qui font image dans mon esprit, et j'essaie de trouver une histoire pour aller autour. La grande difficulté est de trouver la chute, un truc qu'apprécient tous les lecteurs de nouvelles, mais qui fait sacrément transpirer la cervelle. Il faut rebâtir un univers et des personnages à chaque fois. En vérité, un album de Sweety Sorcellery me demande presque deux fois plus de boulot qu'un album classique.
Comment s’est déroulé le « casting » des auteurs qui ont participé à cette mise en bouche ?
Audrey : J'avais déjà écrit les deux premières histoires qu'Aurore et Kmixe étaient en train de dessiner, quand j'ai eu cette idée de collectif. A la base, ces historiettes devaient simplement être publiées dans le Lanfeust Mag. Puis, j'ai commencé à travailler sur le fil conducteur avec l'histoire d’Aï-Lynn et je suis tombée sur le blog d'Ood Serrière. Son univers semblait tellement proche du mien, que je me suis dit : « c'est elle qu'il me faut ! ». Et par chance, elle a accepté ! J'ai également trouvé Kappou par Internet, après qu'Ingrid Liman se soit décommandée à cause d'un surcroît de boulot. Quant à Silvestro Nicolacci, c'est un contact italien qui me l'a envoyé. Silvestro voulait tellement bosser dans ce collectif, qu'il avait réalisé une fausse page avec les personnages d'Ood et d'Aurore mélangés pour me prouver sa motivation. J'ai surtout remarqué son immense talent et je lui ai donc écrit Dragon Beauty. Comme les choses ont bien marché entre nous, nous partons maintenant sur une histoire de vampires pour laquelle j'ai beaucoup d'ambition.
Le second tome poursuivra t-il selon le même mode narratif, à savoir différentes histoires incluses dans une trame majeure, en fil rouge ?
Audrey : Oui, c'est le principe de la série. Sinon, l'histoire d'Aï-Lynn n'a plus grand sens. Mais dans le tome 2, il n'y aura que 3 histoires courtes, car on est limité par les 46 pages fatidiques et j'ai été frustrée de ne pas pouvoir développer davantage l'histoire d'Aï-Lynn dans le tome 1.
Y aura-t-il de nouveaux artistes au générique, ou certains ont-ils d’ores et déjà prévu de rempiler ?
Audrey : A part Ood, non, il y aura de nouveaux artistes. Sweety Sorcellery, de même que les Contes du Korrigan pour la collection celtique, a un peu une vocation de laboratoire artistique. Le principe c'est donc qu'il y ait du roulement. Je souhaite attirer des auteurs qui hésitent à rejoindre la collection, pour qu'on voitsi on peut travailler ensemble. Il y a aussi des auteurs de la collection qui ont envie de s'offrir une « récréation magique » de quelques pages, comme Carole Carrion de Geek&Girly (collection Strawberry) qui sera dans le tome 2.
Y a-t-il un nombre d’albums de défini pour Sweet Sorcellery pour le moment ?
Audrey : Non, pas vraiment. Il y aura au moins 3 tomes, parce que je ne peux pas raconter mon histoire en moins, mais après ça dépendra beaucoup du succès de la série et du souffle qu'il me reste pour écrire les histoires courtes, qui me demandent quand même une énergie folle.
Aude, pourquoi avoir pris le pseudo de Ood ?
Ood : J'ai voulu simplement créer une rupture entre ma vie personnelle et la BD, Ood Serriere, c'est la dessinatrice. C'est moins commun que « Aude », j'ai voulu personnaliser mon prénom pour mon pseudo.
Aude, peux-tu revenir sur ton approche de la partie qui t’a été dévolue, à savoir le fil rouge Le cœur d’Aï-Lynn : qu’est-ce qui a été le plus difficile à aborder ?
Ood : MMmh, en fait, ce fut assez simple, dans le sens où nous nous sommes assez vite accordées sur nos univers, Audrey et moi. Le tout étant de comprendre le message à faire passer dans cette histoire et donner un coté dramatique, mais j'ai adoré dessiner Sweety Sorcellery.
Audrey, peux-tu nous parler des prochaines sorties Blackberry : leurs trames et leurs forces ?
Audrey : Vaste programme ! Pour ceux qui veulent connaître les sorties à long terme, je les renvoie à mon blog : http://blackberry-strawberry.blogspot.com/, où chaque projet est soigneusement présenté. Quant aux albums de la rentrée, il y aura bien évidemment Princesse Sara pour fin septembre, l'œuvre de Frances Burnett que nous avons adaptée en steampunk avec Nora Moretti et Claudia Boccato. Je pense que ça plaira aux nostalgiques du dessin animé qui, comme moi, n'ont plus 8 ans et aimeront peut-être lire une adaptation plus proche du roman et donc moins jeunesse. Le graphisme de Nora est absolument superbe et les amatrices d'univers victorien et de tendres automates seront comblées. Il y a également Gothic-Lolita Princesses d'aujourd'hui un beau-livre de contes en français et japonais, illustré par François Amoretti, à paraître fin octobre. François est un peintre assez méconnu en France, mais il a un succès fou au Japon et il est une des icônes du mouvement japonais Lolita. A mes yeux, ses illustrations touchent au sublime et sont loin d'être conventionnelles ! Enfin, en janvier, sort le très attendu Elinor Jones dont le dessin magnifique d'Aurore n'a d'égal que la perfection du scénario d'Algésiras. Il s'agit de l'histoire d'une jeune femme qui arrive dans une maison de couture où la jeune surdouée Bianca mène son monde à la baguette. Mais bientôt ressortent les secrets et personne n'est ce qu'il semble être... Voilà pour Blackberry, il y aura également deux sorties Strawberry : Street Girls (Sarmiento / Decrock) et Geek & Girly (Rutile/Nephyla), que je recommande fortement aux amatrices d'histoires pêchues.
Audrey, comment se déroule le partage du travail avec Arleston, sur Sinbad ?
Audrey : C'est très simple. On fait un synopsis commun, qu'on ne respecte pas. Après quoi je fais un découpage séquentiel, qu'on ne respecte pas non plus. Ensuite, j'écris une première version du scénario en suivant l'indication phare de Christophe : « surtout, ne t'étend pas trop, il faut qu'on aille vite sur cette scène ». Après quoi, Christophe rajoute des tas de cases, parce qu'en fait, il s'amuse beaucoup à s'étendre. Ensuite, il fait le découpage-maquette des pages. Le dessinateur fait un rough qu'on surveille tous les deux, de même que les étapes suivantes : encrage, couleur, relecture et correction des lettrages.
En dehors des personnages de Sweet Sorcellery, quelles sont vos sorcières préférées ?
Ood : Kiki la petite sorciere, La princesse sorcière Mara de Loisel, Hermione de Harry Potter, Mélusine de Clarke.
Audrey : Mélusine, la version BD et la version originale, Kiki et la sorcière des Landes de Miyazaki, Willow de Buffy contre les Vampires, Ursula de la Petite Sirène et la sorcière de Hansel et Gretel.
Si vous étiez des sorcières, vous utiliseriez vos potions et vos incantations à quelles finalités ?
Audrey : Heu... Alors... *voix de charmante idiote* : la paix dans le monde et aussi qu'on sauve tous les dauphins et les fleurs parce qu'ils sont gentils. Blague à part, quand j'avais 6 ans, j'avais une réponse super sérieuse à cette question.
Ood : Hummm, intéressant, qui est ce que je pourrais faire disparaître d'un coup de baguette?... héhé...
Quels sont vos autres projets et/ou travaux et cours (communs ou nom) ?
Ood : Et bien déjà Sweety Sorcellery 2 , sur lequel je travaille déjà, et pour le reste, tant que ce n'est pas signé je préfère ne pas en parler.
Audrey : Nous avons bien l'intention de faire quelque chose ensemble, après ou en parallèle de Sweety Sorcellery, parce que c'est un vrai plaisir de bosser avec Ood ! Mais on ne sait pas encore exactement quoi. On va sans doute rester dans cet univers parce qu'on y est très attachées, mais reposez-nous la question l'année prochaine. Sinon de mon côté, j'ai pas mal de bricoles. Au sein de Blackberry : Princesse Sara (avec Nora Moretti), le conte franco-japonais Gothic-Lolita (avec François Amoretti). Pour Strawberry : Objectif Danse (avec Eleonora Bietolini) et Sacha Fashion Couture (avec Licinia Tozzi). Toujours chez Soleil, j'ai aussi une série celtique qui avance doucement : Triskell (avec Rémi Torregrossa). A côté de ça, avec Arleston, nous entamons le dernier tome de SinBad (avec Alary). Les Ogres (avec Alizon) avancent bien. Et nous réalisons aussi chez Glénat une série sur la grande cuisine qui nous amuse énormément (avec Rachel Zimra et Yves Bigerel).
Quelles sont vos influences, vos références, vos modèles ?
Ood : Sky doll, Sillage/Nävis, la Quête de l'oiseau du temps, Frazetta, Chris Sanders, Atalante, Canari, Luuna, Alim le Tanneur, Lanfeust de Troy, les Dessins animés de Miyazaki, Siegfried de Alex Alice, etc. Peter Pan le film, Le Labyrinthe de Pan, Le Seigneur des Anneaux, Harry Potter, les films de Tim Burton.
Audrey : Le grand Totor, c'est à dire Hugo et Stendhal dont le génie du personnage est finalement assez méconnu. Miyazaki, Maïakovski, Pratchett, Benacquista, Ann Rice, Lanfeust, Les Feux d'Askell et Trolls de Troy, PEM, Buffy contre les Vampires, Pennac, Gavalda, les contes de Pierre Gripari et de Marcel Aymé, Des Lendemains sans Nuages (un chef d'œuvre qui a directement servi de modèle à la technique narrative de Sweety Sorcellery), les nouvelles de Roald Dhal et La Cité des Enfants Perdus.
Quelles sont vos dernières bonnes lectures que vous conseilleriez aux terriens ?
Ood : Terres de Sienn, Atalante, Sisters, Alim le Tanneur, Murena, Maliki...
Audrey : Ce n'est pas une lecture récente, mais mon livre phare est Saga, de Tonino Benacquista. Sinon, l'Elégance du Hérisson, Oh les filles !, le dernier Pratchett, les Chroniques de la Haine ordinaire de Desproges et l'histoire de la lingerie par Chantal Thomass.
Si vous aviez le pouvoir cosmique de pénétrer quelques instants dans la peau d’un autre auteur de BD (à l’instar de John Malkovitch), afin de comprendre leur démarche, leur talent, qui visiteriez-vous mentalement ?
Audrey : Au risque de faire cliché, Loisel. Je ne comprends pas comment ce type peut dessiner des femmes aussi sublimes, alors qu'elles ont des seins difformes et des popotins gonflés de cellulite. Je pense que personne dans la BD n'aime plus les femmes que Loisel.
Ood : Mmh, Loisel aussi, mais également Franquin... et dans un autre genre, Frazetta. Tout les trois ont un talent dingue et je rêverais de savoir ce qui les a guidés !
Merci et nos meilleurs sortilèges pour ces collections !