interview Comics

Ben Templesmith

©Delcourt édition 2010

Le talent de Ben Templesmith est reconnu depuis un bail, notamment par planetebd.com… L’auteur australien vit lui aussi une véritable histoire d’amour avec la France. Preuve en est, l’exposition qui lui est consacrée à la galerie Daniel Maghen, durant une grosse semaine (du 17/11 au 27/11/2010). L’occasion pour nous de brosser en sa compagnie toute son actualité, depuis notre dernière rencontre…

Réalisée en lien avec l'album 30 jours de nuit T5
Lieu de l'interview : Galerie Daniel Maghen

interview menée
par
18 novembre 2010

Pour ceux qui ne te connaisse pas encore (et à qui on conseille de lire la première interview ici), peux-tu te présenter ?
Ben Templesmith : Bonjour, je suis australien » (en français dans le texte), je suis un artiste et je fais pas mal de comics pour les éditeurs américains. Beaucoup de mes travaux sont traduits en France comme Fell, Wormwood et 30 jours de nuit.

La dernière fois qu’on s’est vu, tu nous annonçais que tu allais arrêter ta participation à la série 30 jours de nuit avec le tome 5, un volet que tu illustrais et scénarisais. Depuis, tu as changé d’avis, tu en as fini avec les vampires de 30 jours de nuit ?
Ben Templesmith : C’est vraiment terminé, je ne ferais plus de 30 jours de nuit… ou peut-être. A l’origine, j’étais revenu sur cet album à une seule condition : que j’écrive le scénario. On m’a dit OK et je suis revenu. Il y eu beaucoup plus de cycles, dont certains étaient de la merde. Je me suis remis à la série alors qu’il y avait une dizaine de volumes (NDLR : Delcourt a publié en France ceux dessinés par Ben Templesmith et celui de Bill Sienkiewicz). Je me suis toujours dit que si je revenais, je devais apporter une vision originale et cela a donné, je pense, un bon album de 30 jours de nuit. Merci à Delcourt d’avoir sorti celui-là. Si certains n’étaient pas bons, celui-ci a eu un accueil fantastique. Je l’aime beaucoup, c’est une bonne histoire.

© Ben Templesmith

Et Fell, où en es-tu ?
Ben Templesmith : Partout où je passe, quelque soit le pays, tout le monde me demande où en est le titre. Le problème vient de Warren Ellis, il écrit énormément et j’attends en permanence ses histoires. C’est loin d’être inachevé, la série a bien fonctionnée mais il est totalement débordé. Je suis donc en attente.

Comment présenterais-tu Wormwood ?
Ben Templesmith : Wormwood gentleman zombie est un comics en trois tomes, qui sont tous publiés chez Delcourt. Je travaille en ce moment sur un prochain opus, c’est l’histoire d’un ver intelligent venant d’une autre dimension et qui vit dans des macchabées, celui d’un homme ou d’une petite fille. Il picole souvent dans un strip bar où se trouve une porte interdimensionnelle, de laquelle sortent des choses incroyables. Il fume énormément mais c’est un gentleman. Voilà ce qu’est Wormwood, le truc le plus dingue que j’ai jamais fait !

Que peux-tu nous dire sur le d’ores et déjà très attendu tome 4 ?
Ben Templesmith : Le titre sera Bigger night in Valhallah. Ce sera une comédie noire, si vous aimez Beetlejuice, Dr Who, les choses un peu barrées dans le genre, voire peut-être Hellboy, vous aimerez ce nouveau Wormwood.

Est-ce que Wormwood se glissera une fois de plus dans le corps de la fillette comme dans le second volet ?
Ben Templesmith : Pas dans celui de la petite fille, peut-être d’un autre. Je détruirais probablement le corps que tout le monde connaît pour le faire revenir dans celui d’une femme. Je peux tout de même te dire qu’il y aura un personnage français. Ce sera lui aussi un gros fumeur, toujours énervé, excentrique et sale. Je vais le faire parler en français. Par contre, je pense que lors de la traduction, on dira qu’il est russe, ce sera plus commode ! C’est un personnage très décalé !

© Ben TemplesmithQuelle est ta prochaine création à sortir en France ?
Ben Templesmith : Je crois que ce sera Choker, toujours chez Delcourt. Cela se rapproche un peu de Fell, il y a du sang, des crimes. C’est un titre assez sombre avec quelques éléments de fantasy. Je ne sais pas si Welcome to Oxford, que j’ai fait juste avant, sortira. Cela parlait d’une prison et c'était très horrifique.

Sur Choker, tu scénarises aussi ?
Ben Templesmith : En fait, je suis le co-scénariste, j’ai choisi de travailler avec Ben McCool, un très bon ami. Un jour, je lui ai dit, si tu peux écrire comme tu parles, fais un livre. Il devient de plus en plus connu aux Etats-Unis.

Quels sont tes prochains projets ?
Ben Templesmith : Ce sera plus de Wormwood et j’ai pas mal de choses dont je ne peux pas parler. Il y en a qui seront dans des styles très sombres, futuristes ou de guerre. Je n’ai pas encore le droit d’en parler !

Il y a plusieurs années, tu avais travaillé sur Spawn
Ben Templesmith : Il y a pas mal d’années, Hellspawn était mon premier travail en 2002. J’aimerais bien revenir sur Spawn, ça pourrait être sympa. Illustrer d’autres super héros, pourquoi pas, si on me le proposait, mais ma carrière est assez éloigné des super héros. Peut être que l’année prochaine j’essaierai de travailler sur un personnage, on ne sait jamais, ça peut être sympa.

Si tu es présent durant ces quelques jours de novembre, c’est pour l’exposition de tes travaux à la galerie Daniel Maghen, la première en France…
Ben Templesmith : Oui c’est ma première et j’avoue avoir un peu peur. C’est une bonne question car je suis dans la galerie avec toutes les personnes qui y travaillent, je ne peux rien dire, excepté que c’est fantastique ! Mais le pire c’est que c’est vrai ! Je vois beaucoup de mes meilleurs travaux ici, parmi les plus jolis et venant de nombreux projets. J’espère que l’accueil sera bon.

Ton rapport avec la France est assez particulier…
Ben Templesmith : Oui, je pense. C’est le pays, hormis ceux parlant anglais, où j’ai droit à un tel accueil. Cela est du au travail énorme de mon éditeur français, Delcourt. J’adore la France, votre culture et les gens. C’est un honneur pour moi qui ne vient pas d’ici.

Merci beaucoup Ben !
Ben Templesmith : « Merci beaucoup » (en français dans le texte).

PS. : Remerciements à Anabelle, Benoit et Daniel pour leur accueil, à Emma et Yuki pour l’organisation.

© ben Templesmith