Véritable succès au Japon, le phénomène The Ancient Magus Bride a débarqué il y a quelques mois chez nous avec son folklore, sa magie et son charme. Aussi, lorsqu’on a appris la venue de l’auteur, on n’a pas pu résister à l’envie d’en savoir plus sur la créatrice de cette série envoutante et qui a été révélée par Internet. Une interview pleine de références et de charme avec une mangaka très sympathique !
interview Manga
Koré Yamazaki
Comment êtes-vous devenue mangaka ?
Koré Yamazaki : J’avais l’habitude de poster mon travail sur un site qui s’appelle Pixiv, qui est un site japonais spécialisé dans les illustrations et les mangas amateurs. Et un jour j’ai été repérée par un éditeur qui m’a demandé de collaborer à son magazine de prépublication, et c’est ainsi qu’a débuté ma carrière de mangaka professionnelle.
© Kore Yamazaki / MAG Garden
Koré Yamazaki : L’éditeur en question qui m’a contactée au tout début n’est pas celui avec lequel je travaille aujourd’hui. C’est celui qui a pré-publié ma toute première série et le manga que j’ai posté sur Pixiv était une comédie sentimentale.
D’où est venue l’idée de la série, The Ancient Magus Bride ?
Koré Yamazaki : Mes sources d’inspiration pour The Ancient Magus Bride ne sont pas tel ou tel livre bien précis. C’est un peu la résultante de tous les livres que j’ai pu lire depuis ma toute petite enfance, que ce soient des livres pour enfants, ou les contes et légendes anglais que j’affectionnais particulièrement quand j’étais petite. Donc c’est la lecture de tout ça, je pense, qui est à l’origine de The Ancient Magus Bride.
L’univers de la série est très riche. Pouvez-vous nous détailler un peu plus précisément vos influences en fantasy, en fantastique ?
Koré Yamazaki : Alors, je peux vous citer Harry Potter évidemment, ou la série L’assistant du vampire de Darren Shan. Ça, c’est pour les livres. Et l’auteur de mangas qui m’a le plus influencée, c’est M. Minagi Tokuichi qui vous ne connaissez sûrement pas puisqu’il n’a jamais été publié en France.
© Kore Yamazaki / MAG Garden
Vous avez évoqué L’assistant du vampire de Darren Shan, c’est quelque chose qui est paru en manga en France (sous le nom de Darren Shan chez Pika). Avez-vous lu la version manga et qu’en pensez-vous ?
Koré Yamazaki : Je pense que, quand l’œuvre a été adaptée en manga, elle a été un peu transformée pour s’adapter au public visé, et c’est vrai que le character design est très différent, mais je pense que la déclinaison en manga est relativement bien faite.
Koré Yamazaki : Ma façon de travailler n’a pas varié depuis mon époque dôjinshi, mon époque amateur. C’est plutôt dans ma façon de concevoir l’histoire. Avant, quand j’étais amateur, je ne faisais évidemment que ce qui me plaisait. Maintenant, comme les mangas sont des œuvres commerciales, il faut quand même que cela plaise au plus large public possible, donc je suis obligée de m’adapter. Je travaille presque seule, je n’ai pas d’assistante. J’ai une ou deux personnes qui m’aident de temps en temps pour la pose des trames et pour les couleurs. Mais sinon, à part cela, tout est fait en solitaire.
Comment travaillez-vous pour les nombreux décors inspirés de la campagne anglaise ou bien encore de l’Islande pour l’épisode avec les dragons ?
Koré Yamazaki : Malheureusement, je ne suis jamais allée ni en Islande ni en Angleterre, et pourtant j’ai besoin des paysages de ces deux pays pour mon manga. Donc ce que je fais, c’est que la plupart du temps je regarde ce qui se fait dans les livres illustrés, les livres photos. Ou alors, c’est bien pratique, sur Internet je regarde les photos de paysages. Mais je le fais sérieusement. En fait, je vérifie si ces photos de paysages ont vraiment été prises en Angleterre ou en Islande ou en Irlande. Une fois que l’étape de vérification est faite, je mets toutes ces photos dans mon cerveau et après j’interprète à ma manière. Mais je ne fais pas du copier-coller.
Connaissez-vous déjà la suite et également la fin de la série ou avancez-vous au fur et à mesure ?
Koré Yamazaki : Je connais la fin, je sais comment cela va se terminer, ça c’est déjà fixé. Mais je ne sais pas encore comment amener l’histoire vers cette fin. J’ai quelques idées sur les épisodes qui peuvent parsemer cette histoire, mais pas tous. Donc je ne peux pas vous dire encore la longueur de la série parce que tout dépendra de mon inspiration au fur et à mesure.
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Koré Yamazaki : (rires) Je choisirais Hans-Ulrich Rudel, c’est un pilote de la deuxième Guerre Mondiale, l’as des as, de l’armée allemande qui a sévi pendant cette guerre. Je veux absolument entrer dans sa tête pour voir ce qui se passe.
Merci !
Merci à Ryoko Akiyama pour la traduction, à Rémi Inghilterra et aux éditions Komikku.
Toutes les illustrations de l'article sont © Kore Yamazaki / MAG Garden
Toutes les photos de l'article sont ©Nicolas Demay