Les éditions Ki-oon fêtent en 2014 leur première décennie d'existence, et parmi les auteurs qui ont participé à leurs débuts, on note la présence de Mamiya Takizaki et sa série Element Line. A l'époque, aucun éditeur japonais n'acceptait de lancer cette assistante mangaka au talent certain, et Ki-oon s’en est chargé à leur place. Des années après la conclusion de cette épopée fantasy, la mangaka revient avec Ash & Eli, un nouveau récit œuvrant dans un registre similaire, la fantasy donc, mais dans une ambiance moins sombre et plus grand public, le tout en exclusivité une fois encore pour Ki-oon. Pour fêter cela, l’éditeur a invité son auteur en France à l’occasion du lancement de cette nouvelle série.
interview Manga
Mamiya Takizaki
Réalisée en lien avec les albums Ash & Eli T1, Ash & Eli T3, Ash & Eli T2, Element Line T7
Quel regard portez-vous sur Element Line, votre première série publiée chez Ki-oon, maintenant qu'elle est terminée ?
Mamiya Takizaki : Il y a une sorte de satisfaction d’avoir réussi à tenir sur 7 tomes. La série est terminée et je suis contente de ce que j’ai réalisé. Maintenant, avec Ash & Eli, je suis très épanouie et très contente de ce qui arrive avec ce nouveau projet.
Mamiya Takizaki : Il y a un attachement un peu particulier à Ki-oon car Element Line, publiée avec eux, était ma première œuvre à mon nom. Ash & Eli est un projet qui me tient à cœur, et je suis donc très contente et honorée de pouvoir retravailler avec les éditions Ki-oon.
Etre indépendante dans le monde de la production des mangas au Japon, est-ce compliqué ?
Mamiya Takizaki : En fait c’est pas du tout quelque chose de rare. La majorité des mangakas sont indépendants mise à part peut-être une minorité qui a signé ou qui a un contrat avec un très bon éditeur. On ne peut pas vraiment dire que c’est une situation difficile car c’est la situation classique.
Mamiya Takizaki : Je n’ai pas l’impression que le héros ait un sort si dramatique que ça. Par contre, c’est parce qu’on connaît la souffrance qu’on apprécie les bonnes choses de la vie. On ne peut pas vivre sans souffrance... Ce n’est pas forcément voulu mais c’est quelque chose qui paraissait donc plutôt naturel.
Ces dernières années, de plus en plus de femmes réalisent des shônens. Avez-vous conscience que cela apporte un souffle nouveau sur un genre saturé ?
Mamiya Takizaki : En réalité, au Japon, il y a toujours eu beaucoup de femmes qui dessinent du shônen, donc je n’ai pas l’impression qu’il y en ait plus qu’avant, ça n’a pas changé.
Mamiya Takizaki : Ce changement de style de dessin, c’était une demande de la part de Ki-oon pour élargir le public, qu’on puisse intéresser des lecteurs plus jeunes et aussi des adultes. Donc il s’agissait de simplifier le dessin, qu’il soit plus épuré, plus ludique.
Ahmed Agne (directeur des publications Ki-oon) : On aimait beaucoup le dessin d’Element Line, mais cela s’adressait plus à des fans de fantasy. C’était très spécialisé. Les gens qui aiment la fantasy aimaient beaucoup ce style, mais ceux à qui ça ne parlait pas, ça ne leur parlait pas du tout. Ça aurait été très difficile de raconter une histoire comme celle d’Ash& Eli, un shônen d’aventure plutôt classique dans la forme, avec des graphismes à la Element Line, il y aurait eu comme une dissonance.
Mamiya Takizaki : Je n’ai plus énormément de temps pour jouer, mais j’adore toujours ça. Si je devais citer un jeu, il y en a un que j’aimais particulièrement l’année dernière : Journey. Ce n’est pas vraiment un RPG, mais c’est le jeu qui m’a marquée le plus dernièrement. Il est reposant et pas trop long, et je peux le faire par petits bouts, car je ne peux jouer que pendant mes temps de pause.
Et avez-vous le temps de lire d’autres mangas ? Si oui, lesquels sont vos favoris, récents ou anciens ?
Mamiya Takizaki : Effectivement, je n’ai pas non plus énormément de temps pour lire d’autres mangas. Mais récemment, j’ai lu Historië de Hitoshi Iwaaki, qui était pas mal. Sinon, un de mes grands classiques est Parasite / Kiseiju, qui est du même auteur justement. Il y a aussi Dragon ball évidemment que j’ai lu il y a longtemps et que j’apprécie.
Si vous aviez le pouvoir de visiter l’esprit d'un autre artiste pour comprendre son génie, lui piquer des techniques, qui choisiriez-vous et pourquoi ?
Mamiya Takizaki : Je choisirais Yoshihiro Togashi (Hunter X Hunter) car j’aimerais bien piquer sa technique pour développer l’histoire et l’intrigue.
Merci !
Merci aux éditions Ki-oon, à Michelle Takino pour la traduction et à Mickaël Géreaume pour son chapeau et toutes ses questions !
Toutes les illustrations de l'article sont ©Mamiya Takizaki / Ki-oon