L'histoire :
Sôichi Negishi est un jeune tokyoïte de 23 ans, connu sous le nom de Krauser II, leader et guitariste du groupe de death metal DMC, « Detroit Metal City », dont la réputation se fait petit à petit sur la scène indépendante. Lorsqu’il monte sur seine, Sôichi est complètement méconnaissable : maquillé à outrance, costumé, portant une perruque et chantant des paroles obscènes sur de la musique violente, personne ne pourrait reconnaître le jeune homme timide qu’il est en réalité dans le civil. Car le hic, c’est que malgré ses performances scéniques déchaînées, Sôichi aime la pop suédoise et rêve de pouvoir écrire des paroles sucrées sur de la musique douce. Il s’est retrouvé frontman de DMC sans vraiment savoir comment et il a maintenant bien du mal à le vivre, lui-même ne croyant en rien à ce qu’il chante et n’aimant pas ce qu’il joue. Par hasard, il retrouve une ancienne amie de fac dont il est secrètement amoureux, mais cette dernière déteste le death metal et DMC en particulier. Pour réussir à la conquérir, Sôichi va donc devoir jongler entre son rôle de Krauser, qui envahit petit à petit sa vie, et sa vraie personnalité. Mais, entre les quiproquos, les situations improbables, son côté « empereur des ténèbres » qui prend parfois le dessus sur lui, ses gaffes et sa manager désaxée qui a décidé de faire de lui un vrai métalleux au style de vie trash, la partie est loin d’être gagnée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on est ici en face d’un manga des plus atypiques où règne le politiquement incorrect : tabassage d’un masochiste sur scène, paroles de chansons où la perforation anale de truie est monnaie courante… L’humour est donc plutôt trash et douteux, à l’image du dictionnaire DMC présent à la fin de chaque chapitre et qui donne par exemple la formulation anglaise pour refuser poliment une sodomie, ou explique qu’un tambourin peut être utilisé comme étui pénien. Mais, si on aime le style, on appréciera largement la performance, surtout à partir de la seconde partie du tome, les premiers chapitres étant un peu moins convaincants car servant surtout à présenter l’histoire. L’aspect death metal est le prétexte à mettre tout cela en place et l’auteur ne semble pas attaché à parler de ce monde de manière réaliste (d’ailleurs, il ne semble pas vraiment s’y connaître), préférant utiliser des stéréotypes que tout le monde peut avoir sur le sujet. Le gros point noir de l’œuvre réside surtout dans les graphismes qui sont un peu faiblards et pas vraiment réguliers ni précis. L’auteur a beaucoup de mal sur les proportions et les perspectives mais prend tout de même le temps d’assurer des décors et un tramage conséquent. A signaler que le premier tirage sera accompagné d’un badge.