L'histoire :
L’histoire prend place dans le Japon du 15ème siècle. Le 3ème shôgun, Yoshimitsu Ashikaga, a renoncé à son poste en faveur de son fils de 10 ans, Yoshitsugu, afin de pouvoir garder la mainmise sur le pouvoir tout en évitant les complots et les doléances de ses sujets. Pour asseoir définitivement le pouvoir de sa lignée et se justifier du pouvoir suprême en évinçant la famille de l’empereur, il a alors l’idée d’envoyer son fils vaincre le fameux démon Gagoze, ce qu’aucun membre de la famille impériale n’a jamais pu réaliser. Pour cela, il lui a adjoint les pouvoirs d’Arimori, le fils du chef des onmyô, ce dernier étant le magicien le plus puissant au service du shôgunat. Arrivés à la montagne où réside le fameux monstre, Yoshitsugu et son escorte tombent nez à nez avec celui qu’ils sont venus abattre. Mais ce dernier est bien plus puissant, et plus grand, qu’ils ne l’avaient prévu. Gagoze dépasse en effet largement la cime des arbres et se débarrasse des guerriers d’une seule bouchée. Littéralement… Les quelques survivants se regroupent alors et Arimori entre en action. Ce dernier lance des chaînes magiques qui forment alors un pentagramme sur le corps de Gagoze. La corne frontale de ce dernier est alors brisée et l’énergie magique du monstre commence à se répandre. Arimori fait alors appel à une de ses créatures fantastiques pour absorber ladite énergie. Mais, au fur et à mesure que Gagoze réduit de taille jusqu’à prendre l’apparence d’un petit enfant, le monstre invoqué par Arimori explose car il ne peut contenir autant d’énergie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Prenant place dans un Japon féodal où les monstres et la magie tiennent une place prépondérante, ce premier opus commence de manière assez peu originale pour se rattraper heureusement par la suite. En effet, si les premiers rebondissements se devinent à l’avance, comme le coup du trop plein d’énergie qui fait exploser le monstre absorbeur - un classique - ou encore le chef des monstres qui voit ses sous-fifres se rebeller contre lui une fois son pouvoir perdu, la suite étonne un peu plus avec un changement assez inattendu. Gagoze va en effet tomber sur une jeune ingénue, profondément généreuse et naïve, qui va le « recueillir » lorsque ce dernier, dont le physique est maintenant celui d’un enfant, meurt de faim à la recherche d’une proie humaine ou animale à se mettre sous la dent. Les circonstances et son nouvel état vont faire que Gagoze ne va pas se lancer tout de suite sur la jeune fille et l’on découvre ainsi un aspect bien plus intéressant au scénario. Gagoze étant tout de même profondément mauvais, comme peut l’être un prédateur affamé devant ses proies habituelles, l’auteur évite le piège du retournement de personnalité cucul et l’on pressent déjà que les choses pourraient bien tourner au drame avant peu… Les graphismes, un peu inhabituels au premier abords, collent finalement assez bien à l’ambiance « monstre cruel dans la forêt glauque» : ceux-ci sont fortement encrés, assez peu tramés et faisant la part belle aux yeux cruels et à l’ambiance ténébreuse. Le découpage est très classique, ainsi que la mise en scène, mais la lecture révèle tout de même quelques surprises lors de plans assez intéressants. Une bonne introduction qui ne demande qu’à être suivie d’un second tome du même acabit.