L'histoire :
Le nom de Mito Meguro est très évocateur puisqu’il signifie « belle personne aux yeux noirs ». Malheureusement, la collégienne affublée de ce nom ne connaît que trop bien la déception et la moquerie dans le regard de ceux qui la rencontrent. La demoiselle est moche et, même si elle n’est pas spécialement grosse, elle a le visage bouffi. A cause de cela, elle souffre des railleries et a renoncé à l’amour. Ses deux amies, Maru et Haru, ainsi que les jeux vidéo, sont son seul réconfort. Un jour, le beau mais distrait Kunimatsu la tire d’un mauvais pas quand des garçons l’insultent. Dès lors, Mito se met malgré elle à tomber amoureuse de son sauveur et décide de ne plus se laisser aller...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Natsumi Aida nous a habitués à des héroïnes qui se laissent aller et ne sont pas toujours en train de faire des efforts pour être jolies, comme c’est le cas dans Switch girl. Ici, elle pousse les choses encore plus loin en présentant une demoiselle moche, timide, lâche et impopulaire. Malheureusement, les autres se moquent d’elles, abusent d’elle et ne la portent pas en estime. Voilà un portrait bien triste et déprimant. Pour autant, le récit ne compte pas accabler encore plus son personnage principal : un garçon va lui venir en aide et faire naître l’amour dans son cœur, ce qui va la pousser à avoir envie de se dépasser et de se débarrasser de ses complexes. Le chemin sera long, difficile et éprouvant, mais la demoiselle est déterminée. L’auteur confesse avoir vécu ce genre de situation (ce qui explique le côté tristement réaliste de ce qu’il se passe) et elle souhaite apporter ici un message d’encouragement pour celles qui vivraient la même situation en mettant un peu de lumière dans son histoire. On sent qu’elle a de l’attachement pour Mito et il en est de même pour nous. L’humour vient aussi adoucir un peu les choses, notamment via les délires de Mito qui se moquent gentiment des shôjo standards. Quant aux dessins, ils sont un peu déconcertants avec une abondance de texte et les mimiques moches de Mito, mais le reste est appliqué (mise en page dynamique, grande expressivité et bon tramage). En tout cas, même si l’héroïne n’est pas jolie, l’histoire semble bien partie pour être un beau message : à suivre !
