L'histoire :
A l’auberge-château des plaines d’Arkana, la magicienne débutante Mégane a demandé la chambre la plus haute dans la plus grande des tours, et elle est contrariée de voir que deux autres tours sont plus hautes que la sienne ! Redescendue enguirlander l’aubergiste en faisant valoir son statut de fille de ministre gâtée, elle apprend qu’elle ne fait malgré tout pas le poids face aux deux héros qui ont terrassé le dragon et qui sont arrivés en même temps qu’elle, le paladin Lance Elott et le nain Mineshaft. Décidée à les dérouiller pour la peine, Morgane tombe sous le charme de Lance et essaye plutôt de le draguer, sans succès. Le lendemain matin, un bruit gigantesque se fait entendre en même temps qu’un gros tremblement. Rapidement, l’origine est découverte : une partie des montagnes du paysage vient de disparaître ! Mineshaft insistant pour savoir ce qui est arrivé à ces montagnes que les nains chérissent tant, lui et Lance reprennent la route pour enquêter sur les événements. Morgane décide de s’incruster « parce que Lance est beau » et qu’elle a besoin de valider son cours d’aventure avec une quête en vue d’obtenir son diplôme de magicienne. Pour convaincre le nain, elle lui promet que son père le paiera pour ce rôle de « maître de stage »... La route va être semée d’embûches mais, pour le moment, ce qui intrigue le petit groupe est cette drôle de créature qui vole très vite dans le ciel. Et pour cause : il s’agit d’un jet...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Prépublié en partie dans le Amilova Bump 1 ainsi que sur le site amilova.com, Hémisphères a enfin droit à une version papier dédiée. Si d’autres titres de l’éditeur nous avaient moins convaincus, celui-ci se place néanmoins un cran au-dessus. Le scénario est plutôt original puisque, partant d’une aventure d’heroic fantasy humoristique, on découvre petit à petit que l’idée est en fait de mélanger ce monde fantastique au notre. Les trois héros voient en effet au début de leur histoire tout un pan de montagne disparaitre au loin, et ils décident donc de se rendre sur place pour découvrir ce qu’il se passe. Sur le trajet, outre les embuches classiques dans ce style de récit (forêt dotée d’un maléfice, brigands de grands chemins...), ils vont alors croiser la route de plusieurs choses venues de notre monde - et fantastiques à leurs yeux, comme un jet ou autres quads... Beaucoup d’humour, quelques références, une ambiance fun de bout en bout, des dialogues qui participent à la fête et un sens efficace de la mise en scène, rien ne manque pour faire passer un bon moment au lecteur. Il y a du Naheulbeuk et du Pratchett là-dedans... Les seuls bémols viennent soit des graphismes, soit de l’édition. Pour ce qui est des dessins, le trait est suffisamment travaillé et colle bien au style du récit, il y a des décors, des détails, on oscille entre le manga et le franco-belge... Globalement, tout irait plutôt bien si le dessinateur avait bien voulu remplir un peu plus ses blancs à coup de tramage, d’ombrages et d’aplats de noirs car là, on a l’impression de lire une version en cours de réalisation ! Et cela est encore accentué par les lignes qui ne sont la plupart du temps pas assez foncées : cela donne une impression de traits gris qui ferait se demander si l’encrage n’a pas été oublié au profit d’un critérium si ce n’était une BD réalisée 100% en numérique ! Concernant l’édition et le livre en lui-même, on pourra déjà regretter le faible nombre de pages pour un format manga : 90 pages environ pour l’histoire principale, une quinzaine pour des croquis et une autre quinzaine pour une histoire bonus. Ensuite, il n’y a pas de numéro de pages, et les problèmes évoqués plus haut de rendu gris des traits pourraient bien venir de l’impression, sans compter le côté un peu pixélisé de certaines lignes. Bref, de bonnes idées, une histoire qu’on a envie de continuer, mais des graphismes qui, bien que soignés d’un certains point de vue, déçoivent tout de même un peu. Dommage, sans ça, ce premier tome aurait été une réussite complète.