L'histoire :
Le monde est divisé en deux : d’un côté les Diurnes, de l’autre les Noctales. Les deux populations sont en conflit permanent depuis des milliers d’années. Cette situation est entretenue par le Furör, un état de rage et de folie qui pousse une personne à en attaquer une autre, et cette particularité ne se déclenche qu’entre les Diurnes et les Noctales. Sklan a 15 ans et est un très bon soldat de l’armée des Diurnes et le fils du général du vaisseau spatial où lui et sa troupe vivent depuis des années. Sklan en a assez de tout cela mais se contente pour l’instant d’obéir... Un soir, les soldats apprennent qu’ils vont attaquer une ville noctale dans quelques jours : Sombrenocte… Au même moment, à Sombrenocte, un gang de jeunes filles, les Effix, se fait attaquer par le gang rival des Machosses, constitué uniquement d’hommes. Après que plusieurs Effix sont descendues, l’élite de ces jeunes femmes guerrières arrive en renfort : Alex, Sam et Clover. Juchées sur des rollers, les trois filles utilisent tout d’abord la force de l’air pour repousser les balles adverses avant d’achever leurs adversaires à coups d’explosifs et de tirs fournis ! Le chef des Effix, le prince Dau, interdit à ses filles de fréquenter des hommes car on ne peut pas leur faire confiance. Malgré ça, Clover a un petit ami. Mais lorsqu’elle apprend qu’il la trompe avec la nouvelle venue en classe, Mally, elle décide avec ses deux amis de leur faire passer violemment le goût de la traîtrise. Mais Mally est une Stigmate, une personne dotée de pouvoirs psychiques, et les trois Effix d’élite vont pour une fois rencontrer plus fort qu’elles...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
D’entrée de jeu, ce titre au format manga des éditions Amilova donne le ton : le récit va être sombre et violent. La lecture confirmera ensuite cet état de fait avec beaucoup de scènes saignantes et un peu de sexe ; vous êtes donc prévenus, ce manga n’est pas à mettre entre toutes les mains. Run8 est une œuvre française qui a d’abord commencé grâce à l’association MéluZine. Depuis la première version, cette nouvelle édition a vu des planches être retravaillées, aussi les fans de la première heure trouveront tout de même un intérêt ici. L’histoire est celle d’un monde semblable au notre à ceci près que l’humanité est divisée en deux peuples antagonistes, les Diurnes et les Noctales. Depuis toujours, ceux-ci sont en guerre permanente, notamment à cause du Furör, un état de rage folle de type « berserk » qui se déclenche lorsqu’un Diurnes et un Noctales entrent en contact. En pause depuis quelques années, la guerre est sur le point de reprendre. Ce premier volet sert donc pour le moment à nous présenter divers protagonistes des deux côtés et qui, on le suppose, vont voir leur histoire se croiser par la suite. On découvre en parallèle que, dans l’ombre, une étrange faction indépendante semble œuvrer pour mettre fin au Furör et donc, par extension, à la guerre éternelle entre les deux peuples. Intéressants, ces premiers chapitres sont pourtant encore mal équilibrés : si la partie sur les soldats Diurnes lance l’intrigue correctement avant de passer du côté des Noctales, ce qui suit est par contre un peu trop développé. On a alors presque l’impression que le scénariste a changé d’idée quant à l’orientation de son récit, ce qui est un peu perturbant. Il faut dire que cette partie prend les trois-quarts du tome avant que l’on ne revienne à nouveau sur les soldats Diurnes. Qui plus est, les chapitres sur les Noctales changent radicalement l’ambiance et on sent même des influences Air Gear un peu trop prononcées avec le passage des Effix qui se battent à rollers contre un autre gang. Côté dessin, le constat est également mitigé. Certaines planches sont assez bien construites et ne souffrent d’aucun problème flagrant, tandis que d’autres montrent de nombreux défauts en tout genre (perspective, trait mal assuré, manque de lisibilité, erreur de raccord d’une page à l’autre...). On apprécie par contre les jeux de contrastes souvent présents, les efforts sur certains découpages, le choix de certains plans et le character-design des personnages principaux qui sont tous charismatiques. En résumé, ce premier volet est globalement moyen mais non dénué d’intérêt. Il aurait probablement gagné à être plus fourni (seulement 130 pages, ce qui est peu pour un format manga), un peu moins rempli de violence gratuite et plus équilibré au niveau du développement des différentes parties de l’histoire. Néanmoins, le potentiel de progression est visible et on espère donc que le second volet continuera dans cette voie et améliorera tous ces points petit à petit. Rendez-vous pour la suite, donc.