L'histoire :
Toujours à la recherche de la description de Black Fowl, le papercut maléfique, Jules, Arthur et Amélia partent à la rencontre de Nikola Tesla. Bien que méfiant dans un premier temps, celui-ci se laisse convaincre et entreprend d'aider le groupe. Savant génial, Nikola n'a besoin que de peu de temps pour mettre au point un dispositif qui permettrait à nos héros d'atteindre le Monde à l'Envers, sorte d'univers parallèle où se trouverait la description de Black Fowl. Seulement voilà, l'entreprise se voit menacée par les manigances de Thomas Edison, un ancien associé de Tesla, qui met en demeure celui-ci, et ce sous un délai de quatre jours. Le fait que ce délai coïncide étrangement avec le temps nécessaire pour mettre au point leur véhicule n'échappe pas au jeune aventurier. Une seule conclusion est possible: un traître se cache dans leur entourage immédiat et le scélérat a communiqué leurs avancées à Edison...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le temps passe et on est toujours surpris à la sortie d'un nouveau tome de la série City Hall. Surpris tout d'abord par la vitesse avec laquelle les auteurs réussissent à maintenir une qualité que l'on a su détecter dès le premier tome, mais surpris aussi et toujours par les rebondissements et par les personnages que Rémi Guerin insuffle dans son récit. Si les nouveaux protagonistes sont plus rares dans cet opus, les révélations concernant ceux déjà connus ou entrevus précédemment font l'objet de cet épisode, sans compter la présence supposée d'un traître parmi nos héros, ce qui constitue une menace importante quand on sait combien l'univers de City Hall compte de doubles maléfiques et autres faux-semblants. Parmi les points forts de cet opus, on ne saurait passer à côté du personnage de H. P. Lovecraft, véritable génie dément et sans merci, décrit comme un imprévisible agent du chaos au service, paradoxalement, de l'ordre. Une contradiction qui rend ce personnage véritablement passionnant et on espère pouvoir le suivre encore un bon moment. Un bémol, cependant, concernant deux sous-intrigues impliquant respectivement Amélia et Marion, la compagne de Tesla. Ces révélations ainsi que les indispensables flash-backs associés surchargent en effet un peu le récit au point que, au terme de ces six volumes, les passés des différents (et nombreux) protagonistes risquent d'entraver un peu le suivi de l'intrigue principale. Mais il serait dommage de bouder son plaisir et d'en remonter aux auteurs alors que, malgré un rythme de publication plus que soutenu, Rémi Guérin a réussi à construire cet univers consacrant les plus grand génies, auteurs et aventuriers des siècles passés, en maintenant le même enthousiasme. Guillaume Lapeyre y est aussi pour beaucoup et ses illustrations et sa narration graphique font toujours mouche. On termine - encore une fois - ce nouveau tome avec une seule chose à l'esprit : la hâte de connaître la suite !