L'histoire :
Il fait nuit et, dans les couloirs du groupe scolaire catholique, Uran s’est perdu dans les couloirs. Le collégien finit par rencontrer deux camarades plus âgés, Marius et Ginger, qui échangent de l’argent mais il ne fait pas attention à cela : tout ce qu’il veut, c’est qu’on lui indique comment retourner dans son dortoir. Le lendemain, Uran observe Marius par la fenêtre de sa classe car il est tombé sous le charme de son aîné. Il sait que Marius est mis à l’écart des autres car celui-ci est musulman mais cela ne le dérange pas. En revanche, Uran ne se doute pas une seule seconde que Marius est amoureux de Ginger à qui il achète de la drogue et qu’il se masturbe toujours en pensant à son dealer. Quelques jours plus tard, un scandale éclate à l’école car de la drogue aurait été retrouvée dans les affaires d’un élève. Uran comprend alors ce qu’il avait vu dans les couloirs mais il n’ose pas dénoncer celui qu’il aime...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Même si regrouper des étudiants (collégiens et lycéens) dans un pensionnat apparaît comme une solution de facilité pour brasser plusieurs tranches d’âges, l’histoire aurait tout de même pu se monter intéressante grâce au côté interdit des relations présentées. Hélas, au lieu d’élaborer un scénario prenant, les chapitres enchaînent les relations malsaines car tous les garçons que l’on rencontre sont - ou se découvrent - homosexuels (ce qui démontre un manque flagrant d’originalité) et, s’il est plus âgé que les autres, le prêtre fait lui aussi partie du lot. Ainsi, on a le droit à diverses scènes douteuses, comme un prêtre qui se laisse faire par un élève, un jeune homme stigmatisé, du trafic de drogue, des brimades et des tentatives de meurtres... L’intrigue donne donc dans l’exagération à outrance et provoque de fait de l’exaspération, d’autant plus que les scènes de sexe sont toujours des rapports forcés et que les personnages ne sont pas du tout attachants (on a le choix entre pervers, pleurnichard et impassible). Et encore, on ne parle même pas des incohérences (une école catholique où le prêtre accepte d’avoir des relations homosexuelles par exemple...). En revanche, les graphismes sont tout à fait satisfaisants et le trait de l’auteur se démarque des autres poncifs du genre à travers le design des personnages qui sont expressifs et relativement charismatiques. Un départ au scénario raté donc, et on n’ose espérer une suite plus convaincante.