L'histoire :
De nuit, au cœur des lacets de la route du Mont Akina, une voiture descend à toute vitesse en prenant ses virages en drift… Le lendemain matin, dans une ville proche, Takumi est très fatigué et n’écoute son ami Itsuki que d’une oreille. Ce dernier lui parle du modèle de voiture qu’il aimerait bien s’acheter d’occasion : une « 86 », car son autre modèle de prédilection, la « Silvia », est définitivement hors de la portée de sa bourse de lycéen difficilement remplie par leur petit boulot de pompiste. Tandis qu’ils parlent d’argent, leur camarade Natsuki les rejoint et elle s’étonne d’apprendre qu’ils ne gagnent que 120 000 yens par mois. Ils ne le savent pas mais cela paraît très peu à la jeune fille : cette dernière sort avec un homme d’âge mûr et couche avec lui 3 fois par mois en échange de 300 000 yens… En les quittant, elle leur propose de se faire bientôt une sortie et cela étonne Takumi qui croyait la lycéenne fâchée à son encontre depuis qu’il avait démoli son copain un an plus tôt alors que ce dernier colportait des rumeurs d’ordre sexuel sur cette dernière… Le soir, Itsuki continue de parler de voitures à Takumi qui ne comprend pas pourquoi celui-ci ne rêve que de descendre les routes d’Akina pied au plancher. Ne réussissant pas à faire comprendre à son ami pourquoi c’est cool d’être un « pilote », Itsuki saute sur l’occasion lorsque leur sempaï de la station-service, M. Iketani, leur propose de venir le soir même à la réunion de son équipe des pilotes les plus rapides du mont Akina, les Speed Stars. Takumi se fait donc embarquer dans cette sortie sans trop savoir pourquoi et s’étonne de voir autant de gens s’enflammer lorsqu’une équipe extérieure vient défier les Speed Stars… De son côté, M.Iketani apprend par son boss que le pilote le plus rapide qui n’ait jamais existé à Akina est un simple livreur de Tofu, et qu’il dévale encore la route chaque nuit pour faire ses livraisons en un temps record. Le soir même, le boss de la station-service appelle son vieil ami le livreur de Tofu pour lui dire qu’il l’a aperçu il y a quelques nuits au volant de sa 86 pour sa livraison journalière. Mais quelle n’est pas sa surprise lorsqu’il apprend que, depuis 5 ans déjà, celui qui s’occupe des livraisons est le fils de ce dernier : Takumi…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Enfin ! Après de nombreuses années à se contenter de la série animée (d’abord en VO pure avant de la voir arriver en France quelques années plus tard), les kékés seront comblés d’apprendre que leur série de courses sauvages de voitures est finalement traduite dans sa version papier. Qu’on ne s’y trompe pas : si vous n’aimez pas le drift ou les films Fast and Furious, vous pouvez directement passer votre chemin car l’intérêt d’Initial D est de réveiller l’esprit du pilote qui est en vous (ou pas, du coup). En dehors des histoires de courses de voitures, le reste du scénario meuble agréablement, mais pas suffisamment pour rallier un autre public à sa cause : petite historiette amoureuse très lente entre Takumi et Natsuki, héros au caractère de mollusque en complet décalage avec le nekketsu et la passion des autres protagonistes… Rien qui ne saurait convaincre votre copine que la conduite peut-être autre chose qu’un moyen de se rendre d’un point à un autre, d’autant plus que cette version papier souffre forcément de la comparaison avec la série animée que l’on a eu l’occasion de voir depuis plus de dix ans déjà : pas d’eurobeat super-pêchue pour rythmer les courses, pas de réel mouvement des voitures lors de ces mêmes courses (le papier ne bouge pas, c’est bien dommage)… Mais l’auteur s’en sort tout de même bien de ce point de vue et réussit à rendre ses planches dynamiques et à faire comprendre les actions des pilotes, même si on est encore loin de la perfection. Les effets de vitesse et les voitures sont bien rendus, et même les personnages souffrent moins du syndrome « tronche de pied » que dans l’animé. Malgré des graphismes un peu vieillot et un scénario qui est loin d’enflammer les foules, cette version manga ravira donc le public qu’elle vise, sans plus, mais c’est déjà pas mal.