L'histoire :
Rihito avoue à Hitaki qu’il est tombé amoureux de Beni et qu’il ne suit donc les ordres de son père que pour continuer à être utile à sa famille. Lorsqu’il était petit, sa mère l’a presque abandonné et il a alors compris que tant qu’il lui serait utile, celle-ci reviendrait toujours vers lui. C’est pour cela qu’il se plie toujours aux désirs de ses parents et qu’il ne demande jamais rien pour lui-même, d’autant plus que tout ce qu’il a toujours voulu a fini par être détruit ou tué, que ce soit une simple tasse ou un chaton. Malgré tout, il veut maintenant lui aussi que Beni devienne sa femme car celle-ci est son alter-ego : jeune fille née dans une famille très riche, cette dernière s’est identiquement pliée aux désirs de sa famille jusqu’à cette période récente où celle-ci a décidé de se retourner contre l’autorité qui lui était imposée. Rihito demande alors à Hitaki de lui ramener Beni et c’est dès le lendemain au lycée que celui-ci tente de kidnapper de nouveau la jeune fille. Mais Kagetora ne le laisse pas faire et Hitaki se fait finalement maîtrisé. En rentrant chez Beni, Kagetora est alors interpelé par le père de cette dernière et celui-ci lui reproche de s’être opposé à Rihito alors qu’il est promis à sa fille. Le ninja lui fait alors part de son désir de devenir le serviteur de Beni plutôt que le sien et il n’en faut pas plus au père pour lui annoncer qu’il le congédie. Maintenant renié par son maître, Kagetora est donc libre d’agir selon ses désirs : il s’enfuit alors avec Beni afin de la protéger…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Malgré un événement majeur, ce volume fait, au final, très peu avancer l’histoire et, paradoxalement, le déroulement de l’action est beaucoup trop rapide. Ainsi, Kagetora a enfin décidé de prendre les choses en main et se révolte contre le père de Beni avant de prendre la fuite auprès de cette dernière. Il y a là indéniablement un problème de rythme de narration car, malgré cette avancée significative, la lecture laisse une impression de manque : il ne se passe « que » cela. Malgré une mise en scène correcte, le déroulement fait preuve d’un déficit de passion et de drame et on ne ressent que très peu de tension alors que la situation est tout à fait exceptionnelle. En parallèle, le revirement de Kagetora est bien trop rapide par rapport à toutes les simagrées dont il a fait preuve jusqu’ici en ce qui concerne sa fidélité absolue à son maître et à ses désirs, maître qui est désormais, rappelons-le, le père de Beni. Le dessin est du niveau habituel, privilégiant les effets de trames aux décors, possédant de nombreux gros plans et au ciselage des visages plutôt prononcé. Les principaux défauts sont la faiblesse de l’auteur à bien rendre les corps lors de plan un peu éloignés, ainsi que la crédibilité de Kagetora en tant que guerrier aguerri, ce dernier possédant de plus en plus un physique de mannequin anorexique. Il est aussi à noter un défaut d’édition qui nous place sur une des planches un superbe rond blanc au milieu du visage en gros plan d’un personnage. Néanmoins, l’ensemble reste correct et constitue un bon divertissement si vous n’êtes pas trop regardants sur l’originalité du scénario, pour le moment réduite à des conflits d’intérêts amours / raison entre un riche père et sa fille rebelle, le côté « retour vers le futur » ayant momentanément disparu. Mais, d’après la tournure des évènements, celui-ci pourrait bien refaire surface très bientôt ; le prochain volume nous le dira.