L'histoire :
Dans la cité fortifiée de Sensoram, Niko est une élève modèle et ne rechigne jamais à faire les devoirs pour son amie Sio. C’est d’ailleurs le cas aujourd’hui sauf que, cette fois, Sio n’a même pas envie de le rendre au professeur et demande à Niko de s’en charger. Son e-pet holographique Kuné lui fait remarquer que Sio a une attitude de plus en plus désinvolte et que les points de citoyenneté de cette dernière ont diminué : l’animal lui conseille donc de reconsidérer sa relation avec Sio. Plus tard, Niko se rend en cours mais soupire pendant le trajet car la routine de sa vie l’ennuie. Kuné lui rappelle alors que l’éducation est importante pour devenir utile à la société et lui fait un sermon. En arrivant en classe, Niko aperçoit un nouveau garçon et interroge Kuné sur l’identité de celui-ci pour apprendre qu’il s’appelle Astha. Niko s’approche pour lui parler mais le garçon cache immédiatement un objet dans sa poche avant de s’en aller en se montrant fort désagréable. De retour chez elle, Niko dessine ce qu’elle a aperçu de l’objet et demande à Kuné de chercher de quoi il s’agit. L’e-pet lui apprend qu’il s’agit pistolet et Niko est étonné car les armes provoquent en théorie une réaction allergique programmée dans le code génétique des habitants de Sensoram. Kuné demande alors à Niko de suivre Astha pour en apprendre plus sur lui et la demoiselle va faire des découvertes stupéfiantes et horribles...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Déjà rencontré avec 7 milliards d’aiguilles, Nobuaki Tadano revient avec ce titre d’anticipation dans lequel on découvre une société très moderne où tout est automatisé et où les personnalités sont étouffées et guidées par un ordinateur doté d’une IA personnelle. A travers le personnage d’une étudiante assez jeune, Niko, on découvre l’envers de ce décor paisible : des gens, considérés comme inaptes pour une raison ou une autre, ont été bannis et vivent en marge de la ville tout en se livrant à une guerre civile. A l’instar du personnage de Niko, on fait connaissance avec cette face cachée de la société dans laquelle elle vit tout en nous immergeant dans ce monde modernisé mais pas si éloigné du notre. L’univers créé par l’auteur est intéressant car, même si ce n’est pas la première fois qu’on découvre une dystopie, les détails qui la composent sont orignaux (la façon dont sont espionnés et contrôlés les habitants, les sanctions et le système de points de citoyenneté...). De fait, on se laisse absorber par l’histoire et on accepte volontiers de suivre Niko dans ses terribles découvertes. Du côté des graphismes, là aussi on a le droit à une très bonne surprise car l’auteur nous propose des planches fournies (à quelques exceptions près) et un découpage dynamique dans son ensemble. Les décors ne manquent pas à l’appel et les détails non plus, ce qui renforce l’immersion grâce à un certain réalisme. Les personnages sont quant à eux expressifs et on reconnaît facilement le trait de l’auteur dans leur design. En tous cas, ce premier volet est une très bonne découverte à essayer !