L'histoire :
Alors qu’il pleut à tout rompre au beau milieu de la nuit, un homme s’approche d’une maison afin de s’abriter. Il discute avec un vieillard qui a l’air de manger des concombres, mais il s’agit en fait d’yeux humains ! Le vieil homme est en réalité un démon et son faciès commence à changer : une longue langue se fait voir et se dirige vers les yeux du pauvre homme qui a voulu se couvrir de la pluie. Soudain, les portes de la maison s’ouvrent brusquement et Jônosuke apparaît alors. Ce dernier lance une clé sur le démon et commence à se battre avec lui. Il arrive enfin à le capturer et l’enferme dans un cadenas, provoquant de ce fait une vive lumière. Le lendemain, les villageois se rapprochent d’un vendeur de journaux annonçant les gros titres comme l’élimination de l’éborgneur, du mange-langue ou du pince-oreille. Domon, le responsable de la police de la ville nord, n’admet pas l’existence des démons et soupçonne Jônosuke d’être le tueur en série qui sévit en ce moment. Il débarque alors chez lui afin de l’interroger car, à chaque meurtre, Jônosuke n’est jamais très loin…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Des fois, il faut aller au-delà des apparences, car avec un nom sujet à un jeu de mots particulièrement subtil, cette série pourrait passer inaperçue. Cela serait particulièrement dommage car ces aventures du maître des clefs, en plus d’être passionnantes, sont pour le moins éprouvantes ! En effet, Jônosuke continue sa lutte contre les démons qu’il enferme dans des cadenas, mais il se trouve cette fois-ci un ennemi mortel : le chef de la police qui ne croit pas que les monstres puissent exister et préfère donc imaginer tenir là un tueur en série. C’est donc un traqueur traqué que nous suivons dans ce tome ! L’histoire de ce volet laisse une place plus importante aux démons, plus nombreux que dans le précédent volet, au détriment de la douce O-kin. Le récit introduit de nouveaux personnages comme Hattori, le maître ninja ou Domon, le chef de la police. Le scénario concocté par Kazuki Nakashima, le chef d’une troupe de théâtre japonaise, intrigue et passionne à la fois. Ces chapitres sont à nouveau remarquables visuellement : les personnages sont incroyablement détaillés et le travail sur leurs visages exemplaires. Certaines planches impressionnent devant tant de maîtrise, comme celle où l’on voit l’esprit d’une mère de famille quitter un miroir. Bien écrit, très beau, ce titre a de quoi tenir ses lecteurs en haleine et n’attend plus que vous pour en compter un de plus.