L'histoire :
Masabu, une lycéenne que l’on surnomme Boo, vit chez sa sœur et le mari de celle-ci ainsi que leur petit bébé, Tsubura. Ce matin, le couple est en train de prendre le petit-déjeuner et chacun des époux annonce à l’autre qu’il a prévu de sortir en lui laissant le bébé. Masabu entend cela et s’empresse de s’habiller. Quand elle sort de sa chambre, elle prétexte avoir rendez-vous au cinéma avec une amie : hélas, l’amie en question a envoyé une carte postale d’Okinawa où elle est en vacances. La demoiselle tente de protester mais ne parvient pas à se montrer suffisamment convaincante et honnête pour refuser de s’occuper de Tsubura. Une fois seule avec le bébé, Masabu se met à penser à ses parents, partis travailler en Allemagne de l’Ouest. Elle est tirée de ses songeries par les cris de Tsubura qui prend un malin plaisir à se comporter comme une peste. Masabu décide alors de l’emmener en promenade en poussette. Elles sont en train de se promener en ville quand elles voient un arc-en-ciel de ballons. Masabu les regarde s’envoler dans le ciel et, après cela, s’aperçoit que la poussette a disparu ! Affolée, elle se met à courir dans tous les sens en interpelant les passants. C’est un beau garçon de son âge qui lui rend la poussette et Tsubura. Cela l’a amusé de voir la demoiselle concentrée sur les ballons et il lui a fait une petite farce. Masabu s’emporte et le gifle avant de repartir avec le bébé mais en oubliant son chapeau. A cet instant, elle n’imagine pas une seconde voir débouler plus tard chez elle le garçon, un dénommé Manabu...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une lycéenne qui vit chez sa sœur, mère de famille, pendant que leurs parents sont partis travailler à l’étranger, fait connaissance avec un beau garçon spontané et charmeur : présenté comme cela, le contexte et le synopsis ne sont pas très originaux et on se demande bien ce que le récit va offrir d’intéressant. Heureusement, la lecture se montre rapidement intéressante car on fait connaissance avec une demoiselle envahie par la tristesse et qui a du mal à trouver sa place au sein de la famille de sa sœur pour des raisons très précises. On ressent donc immédiatement de la sympathie pour la demoiselle et on a envie de lire son récit. Rapidement, il est question d’indépendance, de fugue, de triangle amoureux et de souffrance. L’intrigue se complexifie vite et, sans atteindre non plus des sommets de réflexion, s’avère plus intéressante et mature que prévue. On y découvre en effet une palette de personnages attachants et réalistes, les sujets abordés sont bien traités et l’ensemble ne manque ni de rythme ni de sentiments émouvants. Graphiquement, le trait de l’auteur aura bien du mal à nous faire oublier qu’il date des années 80. Néanmoins, cela n’empêche pas la qualité d’être au rendez-vous, que ce soit au niveau des personnages ou de la mise en page. La mangaka sait insuffler de la vie à ses dessins et nous facilite l’immersion dans son récit. En résumé : une très bonne découverte !