L'histoire :
Après deux mois d’internement à l’hôpital, le père de Shiori finit par décéder et, quelques heures plus tard l’employé des pompes funèbres se présente chez la famille du défunt. C’est sans le moindre signe de compassion que le jeune homme, Jirô, expose à la veuve les différentes formules qu’elle peut choisir pour les funérailles. Shiori ne supporte pas le côté froid de l’homme et fonce alors vers lui pour lui coller une gifle et le mettre dehors. Quelle n’est pas la surprise de la demoiselle quand elle reconnaît le « fossoyeur ». C’est ainsi qu’était surnommé Jirô au lycée, après avoir été emmené un jour en cours par son père en corbillard. Ce que Shiori ignore, en plus du nom de son ancien camarade, c’est que ce dernier a été amoureux d’elle pendant trois ans sans oser lui parler et qu’il a rejoint l’entreprise de son père car il a échoué au concours de médecine trois ans d’affilée. En retournant à l’entreprise, Jirô se lamente une fois de plus du regard haineux de la famille dont il doit s’occuper. Néanmoins, les funérailles de Shiori sont une belle occasion de se rapprocher de la belle et, pourquoi pas, de sortir avec elle...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Attention, ce n’est pas parce que ce titre parle de pompes funèbres que l’on a le droit ici à une histoire glauque, triste et difficile. D’ailleurs, on est rapidement plongé dans un univers mi-sérieux mi- humoristique car le premier chapitre nous montre comment Jirô, un jeune homme travaillant pour l’entreprise familiale de pompes funèbres, retrouve une ancienne camarade de classe qui se rappelle uniquement de son surnom, le « fossoyeur », parce que le garçon a eu une fois la malchance d’être emmené en corbillard à l’école. Sans être irrespectueux ou se moquer de la perte d’un être cher, l’humour permet au récit de s’alléger un peu et de bénéficier d’un bon rythme. C’est également un moyen de nous faire découvrir de manière étonnante le métier de croque-mort, de la recherche de « clients » à l’organisation de funérailles, en passant par les tâches ingrates ou les rencontres touchantes. Car, en plus de tout cela, ce sont des hommes faisant un métier mal perçu mais important qui nous sont dépeints à travers des générations différentes : le jeune homme qui a du mal à se faire au regard des autres, le père qui a de la bouteille mais qui s’implique sentimentalement, le vieil homme qui reste imperturbable et fait office de sage... Et l’amour dans tout ça ? Eh bien, il y en a aussi puisque Jirô tombe sous le charme d’une infirmière qu’il croise souvent à l’hôpital. Avec tout cela, le scénario est certes riche en sujets mais tout est abordé avec justesse et efficacité, qu’il s’agisse de moments tristes ou de légèreté. Aussi inattendu que soigné, le scénario s’avère rapidement palpitant et on ne décroche plus de la lecture. Les graphismes ne sont pas en reste malgré un petit côté désuet. Les personnages sont charismatiques et expressifs à souhait, ils évoluent dans des planches fournies où les décors sont assez nombreux et la mise en page dynamique. Bref, entre humour, amour et pompes funèbres, on n’a aucune envie d’enterrer cette histoire, bien au contraire.