parution 10 novembre 2006  éditeur Casterman  collection Hanguk
 Public ado / adulte  Mots clés Fantastique - Etrange / Shônen / Thriller

Appartement T1

Le jeune Koh Huyk découvre d’étranges phénomènes dans l’immeuble d’en face : les lumières s’éteignent d’un coup à la même heure et des personnes meurent régulièrement. Un récit fantastique très bien mené qui promet un final terrifiant. A suivre...


 Appartement T1, manga chez Casterman de Kang
  • Notre note Red Star Red Star Red Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Red Star Red Star Red Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

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    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

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    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Red Star Red Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

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    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Casterman édition 2006

L'histoire :

Koh Huyk est un jeune homme au chômage qui habite dans une grande tour d’immeuble à Séoul. Alors qu’il regarde l’immeuble d’en face, un phénomène étrange a lieu devant ses yeux : de nombreuses lumières s’éteignent en même temps ! Le lendemain, Koh Huyk vérifie en regardant à nouveau l’immeuble d’en face et, à la même heure, 21h56, les lumières s’éteignent à nouveau et les habitants des appartements ont le regard vide et inquiétant. Cet étrange évènement est suivi d’un décès violent dans cet immeuble : un homme se jette par la fenêtre. Horrifié, Koh Huyk reconnaît l’un des hommes qu’il a observés la veille au soir. Alors qu’il tient un compte précis des appartements touchés par cette extinction des lumières, il remarque également une jeune fille brune qui ne fait que regarder l’extérieur avec un visage triste. Elle habite à l’appartement 704. Koh Huyk en tombe amoureux mais les décès se multiplient dans la Tour de la Chance. Déterminé à tout faire pour sauver les habitants de cette tour et persuadé que le phénomène qu’il a observé a une incidence sur les autres, il décide de distribuer des tracts à chaque habitant pour les avertir de ne pas éteindre leur lumière. Plusieurs personnes remarquent l’étrange manège de Koh Huyk et tentent de comprendre ce qu’il se passe. La Tour de la Chance compte désormais de nombreux morts...

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Ce manhwa va vous faire frissonner. L’histoire démarre très lentement de façon ultra réaliste et banale : un jeune chômeur s’ennuie dans son appartement et regarde régulièrement l’immeuble d’en face. La situation rappelle furieusement le fameux Fenêtre sur cour d’Alfred Hitchcock où le personnage principal devient voyeur en observant régulièrement la vie des autres alors qu’il a la jambe dans le plâtre et n’a rien d’autre à faire. Pourtant, le récit bascule petit à petit dans l’étrange au départ (les lumières qui s’éteignent), puis la peur (la mort d’un habitant), et enfin l’horreur. Dans un rythme crescendo, l’histoire est un modèle du genre dans le domaine fantastique. Les textes sont prenants et les situations de plus en plus effroyables. Pourtant, le dessin ne paie pas de mine à première vue et le rendu rappelle beaucoup plus un style parodique à la South Park qu’un récit d’horreur : absences de cases, des corps sans aucun détail, des couleurs criardes... Le trait de Kang Full est très particulier voire grotesque en apparence. Cependant, la force du scénario et la puissance des textes rend l’ensemble inquiétant. Le coréen est diaboliquement inspiré en enchaînant les trouvailles narratives. On suit pas à pas l’enquête de Koh Huyk mais le récit éclate ensuite en multipliant les points de vue en changeant de narrateur. Ainsi, une même scène est répétée à plusieurs reprises selon l’angle de vue de Koh Huyk puis d’un habitant de la tour d’en face. Procédé diablement efficace pour rendre le récit encore plus terrifiant. En effet, et paradoxalement, le suspense en est renouvelé puisque le lecteur revit des moments difficiles avec l’ajout de détails infimes mais particulièrement intenses. Cet éclatement des points de vue permet aussi de creuser la psychologie de nombreux personnages (rappelons que l’histoire se passe dans un grand immeuble). Ainsi, le portait de la jeune dépressive qui a été abandonnée par son mari et qui a peur de l’extérieur est saisissant de vérité et d’émotions. Elle tombe dans un véritable cauchemar et le lecteur ne sait pas si elle est victime de sa propre folie et hantée par ses propres démons ou si elle est poursuivie par le fantôme de la tour. Cette descente aux enfers rappelle là aussi un autre film : Répulsion de Roman Polanski où l’héroïne se mure dans son appartement et devient totalement folle (œuvre qui a d’ailleurs inspiré le film asiatique Dark Water). Ce premier tome est une belle découverte dans le fantastique avec un savant mélange de peur et de suspense. Le décor est planté : comment l’auteur va-t-il finir cette histoire ? Aura-t-on une fin apocalyptique à la Otomo dans Domu (Rêves d’enfant) , autre cauchemar urbain ? Aura-t-on des réponses sur cet étrange phénomène ? Peu importe les réponses : « quoiqu’il arrive, n’éteignez pas les lumières à 21h56 ! »

voir la fiche officielle ISBN 9782203377103