L'histoire :
Depuis quelques temps, Patricia ne cesse de faire le même rêve. Un mauvais rêve dans lequel les chiens-loups - et frères de sang - Naghi et Taïga se battent à mort... En attendant, Naghi s’est mis en route pour retrouver son frère. Parcourant les terres d’Amérique, franchissant les Rocheuses, le loup gris se dirige à grande vitesse vers l’Ouest, ne laissant personne lui barrer la route. La police est sur ses traces mais l’animal est insaisissable... A l’autre bout du continent, le noir Taïga ne fait pas non plus de quartier. Croisant un village dont la population de moutons a récemment été la proie d’une meute de loups affamés, il est pris en chasse par les villageois. Surentraîné - véritable arme de destruction massive - Taïga se défend et décime un à un ses chasseurs. Un véritable carnage ! A l’agressivité et la haine, le loup répond par plus terrible encore. Ignorant la pitié, la bête perd peu à peu le contrôle d’elle-même. Ses colères deviennent imprévisibles, impitoyables envers quiconque l’approche, animé ou non de mauvais sentiments...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La saga du chien Blanco est cette fois belle et bien bouclée. Au terme de ce second diptyque, la question se pose même de savoir s’il était vraiment heureux de donner une suite à un titre qui plut en son temps ? En terme de propos, Jirô Taniguchi n’a de fait rien apporté de nouveau. Un désagréable sentiment de redite reste à l’esprit une fois la lecture terminée. Poursuivant la thématique de l’Homme, apprenti sorcier, jouant avec les forces d’une Nature qui le dépasse, Taniguchi privilégie sciemment sur ce tome - et ceci de manière criante - l’action à la réflexion. Parfois cruelle, souvent sauvage, l’intrigue se résume à une course-poursuite dont la fin brutale était attendue, voire espérée. Les rebondissements ne manquent pas et l’on ne s’ennuie pas à suivre les pas (ensanglantés) des fils de Blanco. Un périple - une traque - qui tourne au vrai jeu de massacre. L’aspect psychologique qui fait d’ordinaire le charme des albums signés du maître japonais est globalement absent de ce diptyque animal, tout entier tourné vers l’action. L’envie était sans doute là de retrouver un personnage - Blanco - et un thème qui lui tiennent à cœur et qui plaisent au public. Mais au fil des pages, il semble que le dessin de certaines cases, les traits de visages, l’encrage, etc. aient souffert d’une moindre attention. Une impression plus qu’une réalité à bien y regarder. Il était cependant temps de conclure.