L'histoire :
Il est presque minuit lorsqu’un petit garçon, qui a l’âge d’aller à l’école primaire et revêt des vêtements usés, se présente dans un convini et demande au vendeur s’il peut emporter la nourriture invendue. Prenant l’enfant en pitié, l’homme lui explique qu’il ne sortira les déchets qu’à deux heures du matin et lui conseille de revenir à ce moment-là. A l’heure dite, le petit garçon revient devant le magasin et s’empare de la nourriture posée sur les poubelles. En rentrant chez lui, le gamin prépare alors à manger à sa mère malade… Le lendemain à l’école, l’enfant est brimé par ses camarades qui se moquent de lui car il sent mauvais et demande les restes de la cantine. Plus tard, quelques-uns de ses camarades viennent l’attaquer dans les toilettes : ils décident de le « nettoyer » avec le balai et laisse le pauvre garçon dans un sale état. En constatant qu’il a encore été victime de brimades, son professeur lui explique que son manque d’hygiène est l’origine de ces maltraitances et lui conseille de se laver plus souvent…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tout d’abord, avant d’ouvrir ce manga, sachez une chose : si le personnage principal a le même nom que l’auteur, ce n’est pas innocent car les faits présentés sont inspirés de son roman Yomawari sensei, lui-même relatant des situations qu’il a vécues. En effet, Mizutani était professeur de cours du soir et, face à une jeunesse en détresse (maltraitance, drogue, prostitution…) qu’il voyait tous les jours dans la rue, il quitta l’enseignement pour tenter de sortir ces enfants/adolescents de la délinquance. Le ton est donc dur mais réaliste et, si les histoires ne se terminent pas toujours bien, ce manga n’en reste pas moins un cri du cœur et un message d’espoir. Les tranches de vie sont décrites avec justesse et les sentiments qui s’en dégagent nous parviennent droit au cœur. Pour mettre en images ces tragédies quotidiennes, on retrouve Seiki Tsuchida, que l’on connait déjà pour Under the same Moon, et son trait reconnaissable : personnages réalistes, beaucoup d’encrage et peu de tramage, mise en page soignée, décors fournis... Certes, le découpage ne fait pas preuve d’originalité mais les multiples pleines pages nous le font oublier. Ce premier volume est une pure réussite et on attend la suite de pied ferme.
